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Dans l’épisode du jour, mon invité Omar1 partage son expérience avec son père qui souffre des traits du pervers narcissique. Il nous décrit comment le comportement de son père l’a affecté et aussi son impact sur sa mère et sa fratrie.
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Noureddy
Omar, salam alaykom wa rahmatou Allah wa barakato, que la paix soit sur toi.
Omar
Alaykoum salam wa rahmatou Allah wa barakato, que la paix soit sur toi également.
Noureddy
Comment vas-tu ?
Omar
Ça va, ça va, alhamdoulilah.
Noureddy
Très bien. Omar, je sais que tu témoignes aujourd’hui anonymement, mais néanmoins, est-ce que tu peux te présenter rapidement ?
Omar
De mon côté, je suis un homme dans la trentaine, Omar est un pseudonyme évidemment. Je suis le grand frère, le frère aîné d’une fratrie de… trois, donc j’ai un frère et une soeur, et actuellement, donc, mes parents sont en instance de divorce.
Noureddy
Est-ce que c’est quelque chose que tu as vu venir ?
Omar
Alors, vu venir, oui et non, c’est-à-dire que je voyais bien que, de son côté, ma mère était en souffrance auprès de mon père, c’était pas un secret, c’était pas quelque chose qu’elle arrivait encore à dissimuler, ni à moi, ni même à sa famille, d’ailleurs, c’est quelque chose que, de son côté, enfin, qui fait que, de leur côté, ils dormaient plus. plus ensemble depuis des années, que mon père ne participait plus à nos voyages de famille depuis un certain temps, et que de son côté ma mère le sollicitait de moins en moins pour les tâches ménagères par exemple.
Maintenant, de son côté, ma mère, du fait de notamment la souffrance de mon frère et de ma sœur, qui sont tous les deux souffrants de différentes affections, cette dernière a préféré, pour les préserver, en pensant que ça serait mieux pour eux, rester auprès de mon père quoi qu’il arrive.
Il y a ça et puis il y a aussi le fait que de son côté elle se sentait investie d’un devoir de rester auprès de mon père. Elle avait l’impression que si elle se séparait de lui il le vivrait extrêmement mal et que de son côté il serait incapable de rebondir.
Voilà, de mon côté je ne… Je suis désolé de t’avoir coupé.
Effectivement, je ne pensais pas que cet engagement qu’elle avait qui la poussait à rester auprès de lui jusqu’à présent, je ne pensais pas que cet engagement, à un moment, finirait par prendre fin.
Noureddy
D’accord, très bien. Est-ce que tu sais quand est-ce que tu as pu apercevoir les prémices, on va dire, les débuts de cette séparation ?
Omar
En fait, c’est arrivé de façon très, très brutale, puisque mon père, de son côté, a franchi une ligne rouge. Disons que ma mère a subi énormément de choses de sa part, des humiliations parfois en public, dénigrement de sa famille, dénigrement de sa personne. Elle a même été répudiée avant que de son côté mon père revienne sur ses propos.
Elle a subi énormément de choses, même sur le plan parfois financier, parfois même physique, mais en fait de son côté elle l’a découvert par hasard que de son côté mon père était adultère. Et lorsqu’elle a découvert ça, tout s’est enchaîné. Tout s’est enchaîné et les choses se sont ensuite faites très rapidement.
Elle était en fait de son côté, il faut savoir que ma mère a vu des membres de sa belle famille de leur côté subir l’adultère de façon disons, je dirais pas assumée non, mais c’est-à-dire oui, au grand jour, au grand jour tout simplement. Et elle ne voulait surtout pas vivre ça. Elle ne voulait surtout pas vivre ça. Elle ne voulait surtout pas être une femme qu’on trompe au grand jour, en toute impunité. Et à partir du moment où elle s’en est rendue compte, plus rien ne pouvait l’arrêter. Elle avait pris sa décision et elle continue jusqu’à aujourd’hui.
Noureddy
D’accord, très bien. Et ça date depuis combien de temps, cette révélation pour ta mère, par rapport à cette…
Omar
Donc, en fait, ça date des vacances d’été. Donc un énième voyage où mon père ne souhaitait pas participer. Il s’avère que ma mère, par des moyens X et Y, a découvert que mon père de son côté a invité une dame chez nous, sous notre toit, en notre absence, et c’est à partir de là que les choses ont commencé. Ça fait donc maintenant 5 mois à peu près.
Noureddy
5 mois ! Ah, donc c’est encore très récent !
Omar
C’est effectivement très très récent, comme je te l’ai dit, dès que ma mère l’a découvert, plus rien ne l’arrêtait. C’était la ligne rouge que de son côté, mon père ne devait pas franchir. Et je reste convaincu jusqu’à présent que ma mère étant déterminée comme elle l’est, elle aurait subi absolument tout jusqu’à la fin de sa vie s’il n’avait pas franchi cette ligne rouge.
Noureddy
D’accord, très bien. Et cette découverte de l’adultère, le fait que ton père s’adonne à l’adultère, est-ce que c’était quelque chose qui arrivait pendant ce que tu as décrit au début de notre entrevue, c’est-à-dire les humiliations et tout ce que tu as décrit ? Ou bien, j’ai envie de dire, est-ce que c’était vraiment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ?
Omar
Mon père, de son côté, s’est souvent adonné à des flirts avec des dames, mais des styles de commentaires un petit peu flatteurs, excessivement flatteurs avec des dames, sans forcément que ça n’aille jusqu’à des gestes, et cela même devant ma mère. C’est déjà arrivé dans le passé, et c’est quelque chose que ma mère subissait jusqu’à présent.
Et effectivement, de son côté, alors, ça part… ça n’a pas toujours donné lieu à une réciprocité. Je dirais même que c’était plutôt l’exception, la réciprocité, que le règle. C’est-à-dire que les dames en face étaient souvent plutôt embarrassées qu’autre chose. On sent aussi que ma mère nous laissait courir, parce qu’elle se mettait au lien que les dames en face ne réagissaient pas plus que ça. Mais effectivement, le fait que ça s’accompagne d’actes, ça c’est quelque chose de récent. Et en tout cas, le fait que ma mère s’en rende compte, c’est quelque chose de récent.
Mais oui, il a déjà… avant ça, mais depuis plusieurs années maintenant, fait des avances à des dames, parfois même devant ma mère.
Noureddy
D’accord. D’accord, très bien. Et donc, ton père, quand il faisait cela, est-ce qu’il… donc je suppose qu’il ne tenait pas compte des sentiments de ta mère, donc quand il agissait ainsi.
Omar
C’est peu de le dire, parce qu’en vérité, mon père, de son côté… Alors, je ne sais pas si on peut dire qu’il souffre, oui. Il souffre d’un problème de personnalité que pour beaucoup de gens, c’est quelque chose qui est galvaudé. C’est ce qu’on appelle le trouble de personnalité du pervers narcissique.
En fait, un pervers narcissique, c’est quelqu’un qui souffre de narcissisme. En vérité, contrairement aux idées reçues, quelqu’un de narcissique n’est pas quelqu’un qui a une trop grande confiance en lui. C’est même l’inverse. C’est quelqu’un qui considère que pour être digne de confiance, cette personne doit être parfaite et qui donc affiche cette perfection. Ou en tout cas, on s’en convainc de cette perfection.
Comme effectivement la perfection n’appartient qu’à Allah, le ressort du pervers narcissique, et ce qui le distingue du narcissique lui-même, c’est que le pervers narcissique rabaisse les autres pour se valoriser. Un exemple typique, un pervers narcissique de son côté, s’il fait une erreur, au niveau de la conduite, va blâmer son entourage, va blâmer sa femme qui lui parlait pendant qu’il conduisait, va blâmer le conducteur d’en face, va blâmer la signalisation, va blâmer la planète entière, mais ne va pas se blâmer lui-même.
Et en somme, ce sont des personnes, les pervers narcissiques en général, qui ont très peu d’empathie. Très très peu d’empathie. Est-ce que celui-ci tenait compte des sentiments de ma mère, que ça soit dans cet aspect-là ou dans le reste ? Non, ce n’est pas quelque chose dont il tenait compte, et effectivement, c’est ce qui a abouti à cette situation.
En toute sincérité, ça peut sembler paradoxal, mais je pense qu’au contraire, s’il tenait compte des sentiments de ma mère, il lui aurait peut-être proposé de divorcer plutôt que ça. Pas en se disant de ton côté je ne veux plus de toi, mais en se disant je vois que je ne te rends pas heureuse et je pense que moi aussi je ne le suis pas, donc peut-être qu’il vaut mieux qu’on se sépare et qu’on recommence.
Finalement, ça aurait peut-être été plus simple, et d’ailleurs, quand je repense à notre dine (religion), je me dis que c’est aussi une religion dans laquelle on est censé se marier dans la bienveillance et divorcer, comme ça arrive, dans la bienveillance. Je pense qu’au contraire, jusqu’à présent, il ne lui a fait preuve d’aucune empathie, malheureusement.
Noureddy
D’accord, très bien. C’est bien que tu mentionnes le dine (la religion). Donc la religion… est-ce que ton père était parmi ceux qui pratiquaient correctement sa religion ?
Omar
Je pense pouvoir dire que non, surtout sur les aspects, dirons-nous, les moins visibles.
Alors, il y a une chose qu’il a dit il y a quelques années, qui moi m’a marqué jusqu’à maintenant. Ma mère a préféré faire comme s’il n’avait rien dit, parce que je pense que ça aurait mis à mal son mariage. il a dit texto : je ne me sens pas musulman. Il l’a dit tel quel. Je sais pas dans quelle mesure il a pu dire ça sous le coup de l’énervement parce que peut-être il voyait les muslimines (musulmans) dans une situation où il se disait comment notre dine a pu se rabaisser à ce point. Je sais pas dans quelle mesure c’est quelque chose qu’il a pu dire sous le coup de l’énervement ou pas. C’est quelque chose qui m’a marqué à une certaine époque parce que je me suis demandé effectivement si c’était une apostasie véritable ou non. Mais ça fait maintenant plusieurs années et je suis moi de mon côté jamais revenu sur la question.
Pour le reste, ce n’est pas quelqu’un qui prie, pas quelqu’un qui prie de son côté. Ma mère a souvent insisté pour l’inciter à lui-même reprendre la prière et nous apprendre nous (les enfants) à prier. Mais c’est quelque chose qu’il n’a jamais fait, quelque chose qu’il n’a jamais fait. Et c’est quelque chose, parfois même, notamment quand il voulait nous affubler de certaines tâches, parfois même, il nous demandait de négliger la prière pour nous acquitter de ces tâches. Ça pouvait arriver.
Noureddy
Très bien, d’accord. Et ça n’a pas été un déclic pour ta mère, ce fait que ton père négligeait ses devoirs religieux, même… ce semblant d’apostasie, j’ai envie de dire, on ne sait pas si c’est réellement un apostat.
Omar
De son côté, je pense que ma mère a toujours cru qu’elle pouvait essayer de le ramener vers le droit chemin. Je pense que c’est ce qui l’a fait tenir jusqu’à maintenant, et pas seulement dans le droit chemin vis-à-vis du religieux, mais même vis-à-vis du comportement, vis-à-vis des akhlaq (morale, éthique), parce que c’est quelque chose sur lequel, elle a continué de supporter absolument tout : des insultes, des humiliations vis-à-vis de sa famille, des remarques, etc.
C’est quelque chose qu’elle a toujours supporté. Mais quand je lui en parlais, quand je lui disais que ce n’était pas normal, souvent sa réponse c’était qu’avec le temps, elle espérait pouvoir le faire travailler là-dessus et le faire changer de comportement.
Donc pour répondre à ta question, non. Non, ce n’est pas ça qui a fait l’office de déclic. Même si au moment où mon père lui a dit je ne me sens pas musulman, ma mère lui a dit si tu dis ça, alors notre mariage est remis en question. À ce moment-là, elle lui a dit ça et mon père n’a pas répliqué. Il n’a pas confirmé ce qu’il a dit, il n’est pas revenu sur ce qu’il a dit, il s’est simplement tu.
Noureddy
D’accord. Donc là, on a vraiment l’exemple de l’abnégation de certaines femmes, mâchâ Allah (Dieu soit loué).
Donc ta mère était, je suppose, dans son esprit, investie d’une mission, qui est celle de remettre son mari sur le droit chemin, quitte à subir ce qu’elle a subi. Et aussi pour vous, les enfants… donc justement, en parlant des enfants, on va basculer vers tes ressentis, vers ce que tu vois, ce que tu ressens. Donc là, déjà premièrement, quand tu as appris, que ton père est tombé dans l’adultère, qu’est-ce que ça t’a fait ?
Omar
Alors, du fait que j’étais au courant des avances qu’il faisait à certaines femmes, le fait qu’il passe à l’acte, je dois dire que ça m’a moyennement surpris. Je ne peux pas dire que ça ne m’a pas surpris du tout, mais ça m’a quand même moyennement surpris. Parce que je ne pensais pas que, malgré tout, il franchirait cette limite. Mais, effectivement… Ça m’a suscité un peu d’indignation, je dois dire.
Maintenant, encore une fois, je pense que le plus dur qu’il ait infligé à ma mère, ce n’était pas forcément cet adultère. Ça peut sembler paradoxal pour certaines personnes qui nous écoutent, mais je pense que pour le coup, cet adultère, c’était un acte qui était malgré tout ponctuel, qui peut mettre fin à un mariage, sans aucun doute, mais ce n’est un peu comme quelqu’un qui vous inflige une grosse blessure d’un coup. En comparaison de quelqu’un qui vous fait mal au quotidien encore et encore et encore, je ne suis pas certain que ce soit quelque chose de comparable.
Finalement, je pense que ça n’a été pour moi pas forcément ni quelque chose qui m’a surpris ni autre chose, parce qu’en fait, ça m’a certes un peu surpris, blessé pas vraiment blessé pas vraiment parce que c’est triste à dire mais ça fait maintenant plusieurs années que j’ai une très faible estime de mon père. Et finalement, ça s’est même accompagné d’une forme de soulagement, parce que ma mère m’a annoncé, juste après avoir découvert ça, qu’elle allait entrer dans une procédure de divorce. Ça a suivi directement sa découverte.
Ensuite, c’est vrai que pour moi, il y avait une certaine appréhension, parce que je savais que les peurs que ma mère avait vis-à-vis de mon frère et ma sœur étaient des peurs légitimes. Je sais que si elle avait peur pour eux, ce n’était pas pour rien.
Noureddy
Tu peux détailler ces peurs ?
Omar
Essentiellement, la peur que notre père leur inflige des violences en répercussion de la décision de ma mère. Ils se mettent à leur crier dessus ou au contraire essayer de les caresser dans le sens du poil et de les gâter, pour que ces derniers… enfin véritablement pour les acheter. Je pense qu’on peut dire les choses comme ça, pour les acheter, et faire en sorte qu’ils s’opposent au divorce, l’un comme l’autre. C’est quelque chose qui, c’est une perspective qui nous faisait peur, à ma mère comme à moi.
Et effectivement, de mon côté, je ne vis plus avec mes parents depuis maintenant bientôt une année, donc c’est vrai que ça me permet d’avoir une certaine distance vis-à-vis de cette situation. Mais voilà, ça reste une situation que, de mon côté, j’ai regardée avec plus de recul qu’elle. Je pense qu’elle avait beaucoup plus peur que moi. Ce n’est pas ce qui l’a arrêté pour autant.
Noureddy
Très bien. Quelle a été la réaction de tes frères et sœurs quand ils ont appris le sombre secret de ton père ?
Omar
Leur réaction a été en plusieurs temps. Leur réaction a été en plusieurs temps parce que… Ma mère ne leur a pas révélé la réalité tout de suite, parce qu’elle voulait tout de même les préserver un petit peu. Donc, leur réaction a été en plusieurs temps.
Mais ça a été de la surprise, bien sûr, mais aussi et surtout de la peur, beaucoup de peur. La peur de… et puis aussi de la tristesse. La peur de voir tout ce changement, le changement que ça allait impliquer. La peur de la réaction de notre père aussi, parce que c’est quelqu’un, mon père, qui de son côté… fait peur à mon frère et ma sœur. Ça c’est une réalité. De mon côté c’est beaucoup moins le cas parce que de un je suis plus âgé, donc je suis plus dans une relation, je suis moins dans une relation, dirons-nous, de peur avec lui, même s’il y a toujours cette filiation qui nous lie, là-dessus je ne pourrai jamais revenir dessus.
Mais mon frère et ma sœur de leur côté sont vraiment terrifiés par mon père. Donc ça c’est quelque chose qui leur a fait énormément peur. Puis bien sûr la tristesse de voir le cocon familial se briser. Ça c’est quelque chose qui a été dur pour eux. C’est quelque chose qui a été dur pour eux de se dire que notre famille ne serait plus jamais unie, ne serait plus jamais la même, qu’on devrait vivre séparés, et que de leur côté ils seraient tiraillés entre père et mère. C’est quelque chose qui leur a fait du mal, ça c’est sûr et certain.
Maintenant… Je reste persuadé, moi de mon côté, même si c’est facile pour moi de dire ça parce que, encore une fois, je ne vis pas avec mes parents, et parce que de mon côté, encore une fois, j’appréhende la situation avec l’œil de quelqu’un de plus âgé que mon frère et ma sœur. C’est vrai que de mon côté, je pense qu’à long terme, c’est quelque chose qui leur sera plus bénéfique qu’autre chose.
Et je parlais des humiliations que ma mère a subies. Les humiliations ont été le lot de toute la famille, que ce soit mon frère, ma sœur, moi-même. On a tous subi des humiliations parce qu’un pervers narcissique agit indifféremment, que ce soit pour ses enfants ou pour sa femme. Et de fait, ces humiliations, je l’espère, vont diminuer avec cette séparation et du coup, je pense, permettront de construire un environnement plus sain pour mon frère et ma sœur.
Noureddy
D’accord. Donc, ces humiliations que tu as mentionnées… qui n’étaient pas exclusives au final à ta mère, et que vous subissiez aussi, vous les enfants. Tu as dit aussi tout à l’heure que tes frères et sœurs avaient peur de ton père. Est-ce que c’est la raison principale ? Est-ce qu’il y a d’autres raisons ?
Omar
Non, il y avait aussi de la violence physique.
Noureddy
D’accord. Donc on n’est pas dans la fessée pour corriger, on est dans quelque chose de plus grave.
Omar
Alors, ça dépend des situations, mais oui, ça pouvait aller jusqu’à quelque chose de plus sérieux, effectivement. Sans rentrer dans les détails. Ça rentre dans les détails, oui. On n’est pas sur une violence que je qualifierais d’éducative avec une fessée qui, sur le côté, ne donne que peu de conséquences à long terme. On parle d’une violence qui est quand même plus importante.
Noureddy
D’accord, très bien. Et ces violences-là, tu disais qu’il y avait cinq mois que vous aviez découvert le secret de l’adultère. Maintenant, cette maltraitance, elle dure depuis combien de temps ?
Omar
Oh, c’est une maltraitance qui a duré depuis que nous sommes tout petits. C’est quelque chose qui est très très ancien en vérité.
De son côté, il est déjà arrivé, alors c’est très ancien, depuis ma mère s’est beaucoup affirmée et ne tolère plus certaines choses qu’elle tolérait au début de leur mariage. Mais il lui est arrivé de me raconter qu’elle est déjà allée à son travail, au début de leur mariage j’entends, avec des bleus. Et que ses collègues de leur côté lui disaient : non mais tu es une femme battue il faut te plaindre.
Donc encore une fois on n’est pas dans de la violence je peux même pas parler de violences éducatives puisque dans notre dine (religion) on dit tout simplement ne frappez pas les esclaves femmes de Dieu. Donc on est littéralement dans… C’est même plus de la violence qu’on pourrait qualifier d’éducative comme ce qu’on peut faire comme des petites tapes sur les doigts aux enfants qui mangent des friandises qu’ils devraient pas. Là, c’est de la violence physique, comme ce qu’on cherche à condamner d’une manière générale en Occident. Et pas qu’en Occident, d’ailleurs. Enfin, en tout cas, on ne devrait pas la condamner qu’en Occident.
Quant à la violence qu’il a pu nous infliger à mon frère, ma soeur et moi, alors, de mon côté, j’ai été, je dois l’admettre, peu attentif à la violence qu’il a infligée à mon frère et ma soeur jusqu’à il y a peu de temps. Donc je peux difficilement me prononcer là-dessus, que je voyais surtout la violence qui m’était infligée à moi jusqu’à peu, et c’est probablement parce que j’étais un peu égocentrique, un peu égocentré à ce moment-là, parce que j’étais jeune aussi à ce moment-là. Mais effectivement moi je l’ai remarqué cette violence que depuis quelques années.
Celle qui l’a infligée à mon frère et ma sœur, je l’ai remarqué que depuis quelques années. Dans le cas de ma sœur, c’est même un peu plus ancien. Ça fait bien une dizaine d’années. De mon côté, il lui est arrivé, c’est quelque chose que ma mère m’a raconté, de m’infliger même de la violence physique lorsque j’étais bébé. Que je refusais de me taire et que de son côté, il n’arrivait pas à me faire taire lorsque j’étais bébé. C’est arrivé qu’à ce moment-là, il se montre violent physiquement avec moi. Et c’est ma mère qui m’a protégé de lui à ce moment-là.
Noureddy
D’accord. Donc en final, vu que tu as vécu ça dès ton plus jeune âge, donc cette réalisation tardive du fait que ton père était violent avec toi, en fait elle vient du fait que depuis ton plus jeune âge, tu avais l’habitude de vivre ça, et que tu le considérais comme la norme je suppose.
Omar
Alors la violence physique, j’ai considéré que c’était la norme jusqu’à un âge… relativement jeune. La violence verbale et les humiliations, c’est quelque chose dont j’ai réalisé la violence plutôt tardivement lorsque je suis entré au lycée, que du coup une de nos profs nous a demandé qu’est-ce que font vos parents quand vous avez une mauvaise note ? Les autres disaient à ce moment-là bah ils me privent de téléphone, ils me privent de télé, ils me privent de ceci, ils m’interdisent de se sortir. À ce moment-là, de mon côté, j’ai dit : bah moi il m’insulte. Et je me souviens qu’à ce moment-là, la professeure m’a regardé avec des grands yeux d’effroi et je n’ai pas compris. Tout simplement pas compris à ce moment-là. Ce n’est pas normal en fait. Ben non, il s’avère que ce n’était pas normal. Il s’avère que ce n’était pas normal, ni en Occident, ni même pour les musulmines (musulmans), ce n’est pas quelque chose de normal. C’est quelque chose qui est à réprouver d’une manière générale, quelle qu’elle soit, mais c’est la manière dont on a été éduqué dans ma famille.
Noureddy
Tu peux nous décrire l’ambiance dans laquelle vous viviez quand tu étais encore jeune avec tes frères et sœurs, donc primaire, collège, ces eaux-là ?
Omar
C’est difficile à dire, c’est difficile à dire. Il y a plusieurs choses à prendre en compte.
Déjà, Je me souviens, et c’est quelque chose sur lequel j’ai mis du temps à mettre des mots, c’est le fait que de mon côté, je fuyais systématiquement le foyer familial. C’est-à-dire que dès que je sortais de cours, de mon côté, je me rendais immédiatement… Enfin, je sortais. Je sortais, je ne restais pas chez mes parents, d’une manière général. Et ce n’était même pas pour rencontrer du monde, ce n’était même pas pour aller faire des sports de glisse ou quoi ou qu’est-ce. Ce n’était même pas pour retrouver des amis, c’était juste pour ne pas être à la maison. Peu importe où, mais pas à la maison. Donc déjà de base, c’est une ambiance qui était tellement pesante, sans même le verbaliser, je la fuyais. Sans même verbaliser que je ne veux pas être chez moi, je fuyais cette ambiance. Il y a déjà ça, pour commencer.
Il y a une ambiance très pesante, une ambiance qui était tournée énormément vers la performance. Encore une fois, je l’ai dit plus tôt dans l’interview, mon père de son côté souffre du trait du pervers narcissique. Comme je l’ai dit plus tôt, un pervers narcissique, c’est quelqu’un qui de son côté considère que justement il est la perfection. Il considère qu’il est irréprochable. Je dis « il » parce que c’est en général un trait de personnalité, un truc de la personnalité qui touche les hommes, mais en réalité ça touche aussi les femmes. Le fait est qu’un pervers narcissique, c’est quelqu’un qui de son côté considère que… il est de son côté parfait, irréprochable. Ça implique également que tout ce qui sort de lui, tout ce qui émane de lui est irréprochable. Et ça inclut ses enfants, ça inclut sa femme, ça inclut sa maison, ça inclut sa voiture, ça inclut tout ce que lui, il accomplit, ça inclut son entreprise, etc. Tout ce qui émane de lui doit être couronné de succès.
Et c’est quelque chose qui nous faisait ressentir. C’est quelque chose qui nous faisait ressentir, c’est-à-dire que quand il y avait de mauvais résultats en cours, quand il y avait des mauvais résultats d’une manière générale sur le plan scolaire, ou pas que scolaire d’ailleurs, souvent c’est quelque chose qui s’accompagnait d’une très forte répression. Souvent ça s’accompagnait d’une très forte répression qui passait par des insultes, passait par de la négligence aussi, un mépris affiché parfois aussi. Et c’est quelque chose dont moi j’ai été témoin directement, je l’ai vécu directement. Mon frère et ma sœur un peu moins au début, ça a été plus le cas après.
Mais surtout il y a quelque chose de particulier, c’est que de son côté, mon petit frère a fait une crise d’adolescence très compliquée. Et ce qu’il y a c’est que du fait de ses troubles mentaux… Mon père et ma mère, ne sachant pas ce qu’ils pouvaient faire avec lui, ne sachant pas comment ils pouvaient lui imposer des limites, se sont vus être victimes de sa crise d’adolescence et, je vais employer des mots assez durs, se sont défoulés sur ma petite sœur. Le résultat, c’est que cette dernière a subi les conséquences de la crise d’adolescence de mon frère.
Donc, la maison est très vite devenue un endroit… un lieu de répression. C’est très rapidement devenu un lieu de répression, un lieu où on n’avait pas envie d’être, d’une manière générale. On n’avait pas envie, enfin moi personnellement, on n’avait pas envie de rentrer chez moi, et très souvent je voyais que c’était aussi le cas de ma sœur. Mon frère c’est un peu plus particulier, il souffre d’un trouble du spectre autistique, donc c’est compliqué de communiquer. En tout cas pour moi, en tant qu’adolescent, c’était compliqué de comprendre ce qu’il ressentait. C’était compliqué de comprendre ce qu’il ressentait et ce qui se passait dans sa tête. C’est quelque chose que j’ai un peu moins de mal à faire aujourd’hui, mais ça reste toujours difficile. Parce que, encore une fois, c’est une situation qui est difficile et j’ai beau avoir grandi, je n’ai pas la science infuse.
Noureddy
D’accord. Tu parlais du caractère exigeant de ton père. Donc, est-ce que… Pour améliorer vos résultats scolaires, il essayait de contribuer ? Est-ce qu’il vous aidait à vos devoirs ? Quand il constatait un manque, est-ce qu’il essayait de rectifier le tir, de corriger ? Ou bien ça a toujours été cette mentalité répressive, cette mentalité punitive ?
Omar
Ça a toujours été punitif. Toujours été punitif. C’est toujours limité à : moi je t’aime pas si t’es nul et si t’es pas parmi les meilleurs t’es nul. Ça a toujours été comme ça. Celle qui de son côté a eu une attitude plus constructive. Donc en essayant de son côté de nous apporter de l’aide, en nous offrant des cours particuliers, en essayant de comprendre ce qui n’allait pas, c’est surtout ma mère. Surtout ma mère qui de son côté a souvent eu une attitude plus constructive vis-à-vis de ses problèmes.
Puisqu’effectivement, comme on souffrait beaucoup à la maison, on souffrait beaucoup à la maison, on souffrait beaucoup également en classe, et forcément ça ne donnait pas un contexte propice pour avoir de bons résultats scolaires. Et on a donc tous lutté, tous eu des difficultés sur le plan scolaire. Ça n’a pas du tout changé de ce point de vue-ci, que ce soit mon frère, ma sœur ou moi-même, on a tous eu des difficultés de ce point de vue-là. Et la seule qui a vraiment eu une attitude constructive là-dessus, c’était ma mère. Il n’y a pas de doute.
Noureddy
D’accord. J’ai envie de revenir vers tes frères et sœurs. Est-ce que tu peux parler des comportements de tes frères et sœurs, leur réaction par rapport à leur père, à cette époque où il y avait cette exigence de performance ? Est-ce que tes frères et sœurs réagissaient comme toi, donc ils fuyaient le foyer familial ? Est-ce qu’ils manifestaient cette peur autrement ? Comment ils réagissaient ?
Omar
En fait, pour le coup… Je ne souhaite pas forcément trop rentrer dans les détails, tout simplement parce que je ne souhaite pas forcément que tout le monde puisse les reconnaître. Mais ils avaient chacun leur façon de faire les choses, tout simplement parce que mon père et ma mère n’avaient pas le même comportement vis-à-vis de nous trois. Du fait que mon frère, de son côté, avait un trouble du spectre autistique, de leur côté, forcément, mes parents étaient assez démunis. C’est quelque chose qui, même aujourd’hui… est mal compris les TSA d’une manière générale.
Et il y a 20 ans, ce n’était pas mieux. Il y a 20 ans, ce n’était pas mieux. C’est quelque chose qui, en plus de ça, a mis beaucoup de temps à être diagnostiqué à mon petit frère. Pour ce qui est de mes soeurs, je préfère pour l’instant me taire.
Noureddy
Merci beaucoup, Omar, pour ce témoignage. Merci encore d’avoir accepté de parler dans le podcast. Nous arrivons au terme de cette entrevue. Je voudrais te poser la question, comment tu vois le futur ?
Omar
Alors, c’est assez triste à dire, mais je vois surtout le futur là, ce jour, sans mon père. Maintenant, je sais que de mon côté, de part à mon devoir filial, je serai toujours lié à lui. De mon côté je pense que je conserve une obligation au moins de vérifier qu’il va bien, ça reste une obligation pour moi, que je le veuille ou non.
Mais effectivement pour moi les choses vont aller en s’améliorant une fois que mes parents seront séparés, cela est sûr et… enfin pour moi c’est sûr et certain. Même si ça va prendre du temps parce que de son côté, mon père refuse la séparation. Il s’y oppose pour l’instant assez fermement, mais de toute façon, ça risque d’être imposé finalement. Ça risque d’être imposé.
Noureddy
Très bien. Est-ce que tu aurais peut-être des conseils à donner à des gens comme toi qui ont vécu les… les difficultés qui sont liées à un père pervers narcissique ? Est-ce que peut-être tu aurais des conseils aussi pour les mères de famille qui vivent avec des pervers narcissiques ?
Omar
Je vais te dire, j’ai des conseils pour les mères, mais aussi pour les pères qui sont mariés avec des pervers narcissiques. Parce que oui, ça existe. J’ai conseillé récemment… un de mes proches qui de son côté est lui-même marié avec une perverse narcissique, donc oui, oui j’ai quelques conseils à donner.
Déjà il faut garder à l’esprit une chose, c’est qu’un pervers narcissique, alors il faut prendre, il faut du temps pour poser cet authentique diagnostic, c’est pas quelque chose de simple, c’est pas forcément quelque chose de simple, il faut quand même connaître la personne un minimum, avant de pouvoir dire ouais c’est un pervers narcissique, c’est une perverse narcissique. c’est quand même quelque chose qui est lourd de sens.
Le pervers narcissique, ça veut quand même dire la personne est convaincue qu’elle est parfaite, qu’elle est irréprochable. Alors parfaite peut-être pas, mais irréprochable, ça c’est sûr et certain, ou à défaut exemplaire. Autrement dit, vous aurez en face de vous une personne qui sera convaincue que vous ne pourrez rien lui apprendre. et que vous ne pourrez jamais la corriger. C’est ça aussi le pervers narcissique. C’est quelqu’un qui est incapable de réaliser que cette personne a besoin de s’améliorer et peut profiter de vous pour s’améliorer. Profiter des remarques que vous pouvez lui faire, profiter des erreurs que cette personne fait. Non, un pervers narcissique en est incapable. C’est pour ça que je dis que la personne souffre du trait de pervers narcissique. C’est véritablement… un handicap, c’est véritablement un handicap parce que ça signifie que cette personne va continuer encore et toujours de faire souffrir ses proches par son comportement.
D’ailleurs, ça me fait penser au hadith (récit) du Prophète, il disait la pire des personnes, c’est celle que les gens fuient. À cause de quoi ? À cause de son mauvais caractère. Un pervers narcissique, c’est quelqu’un qui de son côté se présente bien, à l’extérieur et souvent très propre sur elle-même en société, mais qui a surtout ses comportements avec sa moitié et avec ses enfants. Il ne faut pas donc se fier à ce que vous diront ses proches, il ne faut pas se fier non plus à ce que vous diront ses amis. C’est vraiment la famille du pervers narcissique ou de la perverse narcissique qui sauront véritablement quelle est la réalité de cette personne. Donc ne vous y fiez surtout pas !
Et ensuite, quand vous êtes convaincu que cette personne est bien perverse narcissique, alors de votre côté, la seule chose que je peux vous recommander, c’est de prendre de la distance. Autant que possible. Parce qu’un pervers narcissique ne va pas s’améliorer, ni pour vous, ni pour Allah, ni pour autrui, parce que dans sa tête, cette personne est déjà irréprochable. Donc je ne vous recommande pas, et je parle en expérience là-dessus, je ne vous recommande surtout pas de vous user en essayant de corriger cette personne.
Si vous trouvez un levier, si vous trouvez un thérapeute, si vous trouvez un imam, un penseur, un ami, quelqu’un qui a suffisamment d’influence pour inspirer ce changement vers la personne perverse narcissique, alhamdoulilah (Dieu soit loué), tant mieux. Si vous trouvez vous-même en vous cette capacité, alhamdoulilah (Dieu soit loué). Mais ne vous usez pas à le faire. Ne vous usez pas à le faire parce qu’autrement, c’est vous qui risquez derrière d’en pâtir le plus et d’en faire pâtir vos proches par ricochet.
S’il y a une chose que j’aurais aimé ajouter pendant l’interview, c’est comment je me suis senti vis-à-vis de ma mère. Parce qu’effectivement, très souvent, j’ai reproché à ma mère de ne pas s’être séparée de mon père. Je l’ai reproché à ma mère parce qu’elle était en très grande souffrance et de son côté, nous faisait subir par ricochet à nous, ses enfants, le prix de cette souffrance. Parce que le fait d’être marié à un père racistique l’a isolé, l’a coupé de sa famille à elle, de ses amis, de ses racines, parce qu’elle a emménagé en France à la demande de mon père. Donc c’est quelque chose qui a été très dur. pour elle, et c’est quelque chose, même si ce n’était pas intentionnel de sa part, c’est quelque chose qu’elle a fait payer à ses enfants derrière. Parce qu’elle-même, elle n’est pas toute puissante, elle-même, elle a ses limites.
Réalisez, je vous en prie, que vous-même vous avez des limites. Réalisez que vous avez des limites et acceptez-les. C’est vraiment très important. Sachez aussi qu’un pervers narcissique choisit souvent sa moitié en sachant, même si cette personne ne le verbalise pas, même si cette personne n’est pas là comme un super méchant de dessins animés, à se frotter les mains et à se dire : ah oui, cette personne, je serais capable de la manipuler. Non, ce n’est pas ce que je suis en train de dire. Un pervers narcissique ne le fait pas forcément en verbalisant les choses, ne le fait pas forcément intentionnellement, mais très souvent, pour ne pas dire presque tout le temps, un pervers narcissique choisira sa moitié en choisissant une moitié qui sera réceptive à ses reproches. Une moitié donc qui aura peu confiance en elle. Une moitié qui de son côté sera encline à se soumettre si jamais elle subit des reproches. Si on lui dit : ah là tu as mal fait, ah là ce que tu fais c’est mal, ah là c’est pas bien. Et une moitié qui de son côté donc sera peu sûre d’elle, sera très facilement victime du pervers narcissique.
Rappelez-vous que vous avez des limites, rappelez-vous que vous avez un devoir de protéger vos enfants et de vous protéger vous-même. Rappelez-vous que vous avez votre devoir de vous protéger vous-même, que votre âme est une amâna (dépot) et que de votre côté, vous avez ce devoir d’en prendre soin également : de votre santé mentale, de la santé mentale de vos enfants, et parfois même de votre santé physique.
Donc si vous vous rendez compte, si vous réalisez que vous êtes unis à un pervers narcissique, je vous en supplie, ne vous usez pas, et séparez-vous si c’est possible, et aussi rapidement que possible. Si vous réalisez que l’un ou les deux de vos parents, et c’est exceptionnel que des pervers narcissiques se marient entre eux, si vous réalisez qu’un de vos parents est effectivement pervers narcissique, il est nécessaire de prendre de la distance. Il est nécessaire de prendre de la distance, toujours en respectant bien sûr ses devoirs filiaux les plus minimaux, ça reste nécessaire. Ça reste quelque chose auquel on ne peut pas échapper sans encourer le courroux d’Allah.
Mais même Allah ne nous demandera pas de faire cela au détriment de notre santé mentale, au détriment de nos devoirs familiaux, de nos autres devoirs, au détriment de notre vie professionnelle, au détriment de notre mariage, de nos enfants. Jamais. Donc, s’il y a besoin, prenez de la distance. Cela vous servira, cela vous aidera. Et si besoin, cherchez l’aide d’un professionnel. C’est vraiment très important.
Ne pensez pas que la santé mentale… c’est l’apanage des occidentaux. Ça, c’est quelque chose qui est une grave erreur chez les muslimines (musulmans), notamment en Occident, mais pas que. La santé mentale, c’est de la vraie santé. Et en prendre soin, ce n’est pas l’apanage des occidentaux. C’est quelque chose qui existe et qui touche également les muslimines.
Voilà. C’est à peu près tout ce que j’avais à dire. Je te remercie, akhi (mon frère). Merci beaucoup.
Noureddy
Merci à toi, Omar. Est-ce que, pour terminer… Tu aurais des recommandations de lecture ou des ressources que les gens pourraient consulter par rapport au sujet du pervers narcissique ?
Omar
Je pense que les personnes qui sont les plus à même de vous renseigner, alors de mon côté, je n’ai pas lu de livre à proprement parler, j’ai lu des revues scientifiques à propos notamment du trait de personnalité du pervers narcissique, mais je pense que vous en trouverez, si vous cherchez, si vous avez vous-même une formation scientifique, vous pourrez sans problème trouver de la documentation de qualité.
Vous pouvez notamment regarder, alors c’est un accès qui est payant, et je précise que ce podcast n’est absolument pas sponsorisé, mais vous pouvez tout à fait aller sur la revue scientifique américaine UpToDate, qui de son côté recense toutes les recherches qui peuvent exister sur ce trouble de la personnalité. C’est très intéressant, et ça montre qu’il y a tout de même des possibilités de traitement, même si elles sont minces, les possibilités existent.
Autrement, je vous conseille volontiers de regarder et de suivre les vidéastes Nouman Ali Khan, qui est un Ousted (professeur) du monde anglophone, et dans le monde occidental. Dans le monde francophone, il y a l’imam Ismaïl Mounir, qui je sais est pour certaines personnes controversé, mais qui notamment sur le sujet du pervers narcissique et de la santé mentale, d’une manière générale, notamment par le prisme de l’islam, reste quelqu’un de très intéressant à écouter.
Noureddy
Merci beaucoup Omar, merci beaucoup pour ton intervention. Merci beaucoup d’avoir partagé ce moment, d’avoir partagé tes expériences. C’est la fin de cet épisode. Omar, encore une fois, merci beaucoup. Je te dis salam alaykoum wa rahmatoullah wa barakato (que la paix soit sur toi).
Omar
C’est moi qui te remercie, akhi (mon frère). Wa alaykoum wa salam wa barakato (que la paix soit sur toi). Qu’Allah vous préserve, mes frères et sœurs, faites attention à vous, à vos proches, à vos familles, à vos enfants. Salam alaikum (que la paix soit sur vous).
Lexique
- Dine (دين) : religion
- Akhlaq (أخلاق) : éthique, morale
- Masha’Allah (ما شاء الله) : Dieu soit loué
- Muslimin (مسلمين) : musulmans
- Hadith (حديث) : tradition relative à un acte ou une parole du Prophète Mohammed
- Hamdoullah (الحمد لله) : louange à Dieu
- Amâna (أمانة) : dépôt
- Subhanahu wa taala (سبحانه و تعالى) : qu’Il soit Glorifié et Exalté
- Akhi (أخي) : mon frère
Recommandations
- UpToDate, base de connaissances cliniques (payant, en anglais)
- Nouman Ali Khan
- Chaîne YouTube (en anglais)
- Plateforme Bayyinah (en anglais)
- Chaîne YouTube d’Ismaïl Mounir
- Nom d’emprunt ↩︎
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