Visuel de l'épisode concernant le papa aimé par ses enfants

Episode 4 – Un papa aimé par ses enfants

Dans cet épisode, Seima Abdelkhalek, mère de trois enfants, témoigne de l’amour profond que ses enfants portent à leur père. Elle partage comment ils expriment leur affection et révèle la stratégie adoptée par son mari pour tisser ce lien solide.

Transcription (cliquer / toucher pour afficher)

Noureddy
Seima, assalamu alaikum wa rahmatullahi wa barakatuh (que la paix soit sur toi).

Seima Abdelkhalek
Assalamu alaikum wa rahmatullahi wa barakatuh.

Noureddy
Comment tu vas ?

Seima Abdelkhalek
alhamdoulilah (Dieu soit loué), très bien, je vais bien.

Noureddy
Alors, est-ce que tu peux te présenter à nos auditeurs ?

Seima Abdelkhalek
Oui, je me présente Seima Abdelkhalek, épouse, mère de trois enfants et enseignante, coach également.

Noureddy
Ah, enseignante et coach. Ton coaching concerne quoi ?

Seima Abdelkhalek
Il y a une partie qui concerne l’éducation justement, et sinon, c’est plus général, mais il y a une partie qui concerne la parentalité.

Noureddy
C’est intéressant ça. Très bien. Je te remercie de participer au podcast. Le sujet que nous avons décidé aujourd’hui, c’est le sujet des enfants qui sont… qui aiment leur papa. Et donc, est-ce que tu peux décrire la relation que ton mari et tes enfants entretiennent ?

Seima Abdelkhalek
Ils entretiennent une bonne relation. alhamdoulilah (Dieu soit loué) (Dieu soit loué). Ils aiment beaucoup leur papa. Ils sont très attachés à leur papa. Et d’ailleurs s’il n’est pas présent pendant le repas, ils ne mangent pas bien, ils attendent qu’il vienne, qu’il soit présent.

Noureddy
À ce point-là ?

Seima Abdelkhalek
Oui. Pourquoi ? Parce qu’il est proche d’eux, parce qu’il partage des moments de jeu avec eux, parce qu’ils regardent des émissions ensemble, ils ont des blagues. Et donc, ça se cultive en fait.

Noureddy
C’est quelque chose qui se cultive, d’accord. Et à t’écouter, on comprend qu’il passe beaucoup de temps avec ses enfants.

Seima Abdelkhalek
Beaucoup de temps, c’est relatif, mais chaque jour, on passe la soirée tous ensemble, déjà. Et pendant l’été, on partage beaucoup de temps ensemble, faire la pêche, se baigner dans la plage, etc. Et donc, ça fait quand même un temps assez important.

Noureddy
Très bien, d’accord. Donc, je suppose que ton mari, il a quand même un travail à côté. Et pourtant, il arrive à trouver… le temps à consacrer à ses enfants. Comment il partage le temps entre le travail, entre toi aussi, puisqu’il y a aussi la relation avec sa femme, donc le travail, la relation avec sa femme et la relation avec ses enfants ? Comment tu décrivais son organisation par rapport à ça ?

Seima Abdelkhalek
Il y a aussi un concours de circonstances en fait. On ne gère pas tout dans la vie. Alhamdoulilah (Dieu soit loué), son activité ne le bouffe pas totalement. Mais il y a eu des moments, d’ailleurs, il y avait beaucoup de travail et où les enfants étaient perturbés au début. Je ne comprenais pas pourquoi. Et c’était parce que là, ils ne pouvaient pas gérer. Donc, c’est vrai qu’il y a parfois… Il y a des gens qui ont un travail et qui n’ont pas le choix en fait. Mais alhamdoulilah (Dieu soit loué), nous on a cette opportunité. Moi je suis enseignante, donc je travaille juste la moitié de la journée. Et lui il rentre le soir, vers 6 heures, des fois avant. Et donc, on a cette opportunité. Mais réellement, ce n’est pas une organisation qu’il a fait. C’est qu’on a géré [avec] ce qu’on a. Et donc, on a eu la chance d’avoir assez de temps.

Noureddy
Mais quand même ! Donc, le fait qu’il rentre à 6 heures et qu’il consacre le reste de la journée avec ses enfants, ce n’est pas quelque chose qui viendrait à l’esprit de n’importe quel père aujourd’hui. Tu as peut-être conscience que certains pères, dès qu’ils rentrent à la maison, ils veulent s’installer sur le fauteuil en train de lire le journal, regarder la télé. C’est un petit peu cliché, mais les clichés reflètent une réalité aussi. Mais lui, par contre, il a décidé de… de passer son temps avec ses enfants ?

Seima Abdelkhalek
Oui, en fait, c’est vrai qu’il a un peu cette partie de la journée qu’il consacre aux infos, correspondant à ce cliché général, mais sans exagération. Il y a des émissions… Quand on regarde ensemble, on regarde les animaux, des fois on regarde les dessins animés, chasse et pêche, il y a des choses qu’on partage ensemble. Et puis, c’est vrai que mon mari n’est pas un accro des cafés, des bars, alhamdoulilah (Dieu soit loué). Ça c’est une volonté, c’est un choix en fait. Parce qu’il aurait pu consacrer le temps après le travail à avoir des amis, à jouer aux cartes comme le font certains papas. Là c’est vrai que c’est un choix. Donc il y a les circonstances et il y a aussi le choix personnel.

Noureddy
Très bien. Quand ton mari et tes enfants sont ensemble, généralement, quel est le comportement qu’il adopte à l’égard de ses enfants ?

Seima Abdelkhalek
Des fois…

Noureddy
il rentre à 6 heures. Typiquement, comment il va se comporter avec ses enfants ?

Seima Abdelkhalek
Déjà, il se repose un peu. Quand ils vient, directement, tout le monde s’installe à table, même s’ils viennent de manger, quand il vient, ils ont faim. Ça, c’est quelque chose que je ne comprends pas.

Noureddy
Le fait que ton mari vienne avec, le fait de se poser à table, et peut-être qu’inconsciemment, ils ont faim. Ils ont été câblés pour être comme ça, peut-être.

Seima Abdelkhalek
Oui, il ne peut pas manger sans eux, il s’énerve quand il est… Enfin, c’est un rituel.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek
Il regarde les infos, des fois, il se bagarre, il fait quelques cris comme tous les papas, mais parfois, il se met à jouer avec eux, et c’est moi qui commence à crier parce que ça devient le bordel à la maison. Il saute comme eux, il crie comme eux, et là, c’est moi la victime.

Noureddy
D’accord, donc il y a des moments où effectivement il se laisse aller dans le jeu avec ses enfants.

Seima Abdelkhalek
Ah oui, il se laisse aller dans le jeu, il se laisse agir dans la bagarre, je ne sais pas, tout le monde saute dessus. Dans la plage, je me sauve parce que sinon, ils n’arrivent pas à suivre l’autre.

Noureddy
Ils n’arrivent pas à…

Seima Abdelkhalek
Oui, ils ont des… des moments de jeu oui il joue aux cartes moi franchement j’ai pas cette patience de jouer par exemple aux cartes pas comme lui pas autant que lui en tout cas d’accord mais lui c’est vrai qu’il a des moments. Il aime bien ça.

Noureddy
D’accord tu as mentionné les cartes à l’instant, tu as mentionné aussi le fait qu’il a qu’il jouait à sauter peut-être partout. Enfin, c’est comme ça que je l’ai compris, en tout cas.

Seima Abdelkhalek
Justement, sauter un peu partout. Il les appelle, je ne sais pas, pour lui, pour se mettre sur le dos. C’est ça, comme les enfants.

Noureddy
D’accord, je vois. Est-ce qu’il y a d’autres jeux auxquels ils jouent ensemble ?

Seima Abdelkhalek
Pendant l’été, c’est tous les jours, tous les jours, tous les jours, tous les jours. La plage, la pêche, etc. Sinon, des fois, c’est la bagarre. Comme tous les papas, quand ils rentrent, quand il est fatigué, ils sont très excités. Ben des fois c’est une petite étincelle comme ça de colère, ben comme tout le monde quoi.

Noureddy
D’accord. Et entre les moments où il est joueur et les moments où il est un petit peu plus tendu, qu’est-ce qui arrive le plus souvent ? Donc il est plus souvent joueur et jovial quand il rentre à la maison ou il est plus souvent sur les nerfs, énervé et il cherche à se reposer ?

Seima Abdelkhalek
Disons avec les enfants, il est plutôt jovial avec les enfants.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek | 11:10.339
En fait, lui il a beaucoup de… il a une personnalité déjà de personne calme, qui fait les choses lentement, doucement, c’est quelqu’un de calme. Donc, il est rarement impulsif avec eux.

Noureddy
D’accord, très bien.

Seima Abdelkhalek
C’est une personnalité aussi.

Noureddy
Donc, c’est sa personnalité.

Seima Abdelkhalek
C’est une personnalité, oui, c’est une personnalité. Et il a beaucoup de patience.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek
Il a beaucoup de gestion de soi quand il est… Quand il est en colère, il est plutôt calme avec eux. Ce n’est pas le genre qui s’énerve, qui rentre pour se défouler sur les enfants. Non, ce n’est pas ce genre de personne.

Noureddy
D’accord, très bien. Tu penses que sa personnalité calme et son rythme plutôt lent ont contribué à… À cette relation…

Seima Abdelkhalek
Oui.

Noureddy
À cette relation et le fait qu’il soit patient avec eux, le fait qu’il soit joueur avec eux ? C’est peut-être parce qu’en amont, quand il part travailler, il y a un rythme qui n’est pas trop soutenu et peut-être aussi qu’il ne subit pas de certaines sources de stress…

Seima Abdelkhalek
Non, c’est quelqu’un qui a beaucoup de stress dans le travail. Ah, beaucoup, énormément. Mais c’est quelqu’un qui a été éduqué dans une famille traditionnelle, qui a eu la première falqa (correction, fessée) à 4 ans. Et donc il a pris, je ne sais pas si les auditeurs connaissent ça, mais c’était une punition, on prend l’enfant, on le met par terre, on lui tient les pieds et avec un gros bâton, on donne de bons coups. Et donc il a eu droit à sa première falqa à 4 ans, et il a pris la ferme décision de ne pas infliger à ses enfants l’éducation verticale, où il y a beaucoup d’autorité. Il a décidé d’être plutôt à l’écoute, d’être proche de ses enfants. D’ailleurs, il y a quelqu’un de ses frères qui a reproduit le même type d’éducation.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek
Et dernièrement, on a vu le résultat. Donc, c’est une décision, en fait. C’est une décision. Mais ce n’est pas quelqu’un qui n’a pas de stress au travail. Et ce n’est pas quelqu’un qui a eu une éducation cool. Pas du tout. Donc, on a notre part de… On choisit, on choisit. Dans la vie, on choisit.

Noureddy
Oui. D’accord. Très bien. Tout à l’heure, tu as mentionné le fait qu’il rentrait à la maison et qu’il se mettait à table par habitude avec les enfants. Donc, tu avais décrit aussi le fait de partir à la plage et de s’amuser à la plage. Est-ce que ton mari et tes enfants ont d’autres rituels, d’autres habitudes comme ça dans le courant de la journée ? Donc, à la plage, ce serait plutôt l’été.

Seima Abdelkhalek
Oui.

Noureddy
Donc, dans le courant de l’année, est-ce qu’il y en a d’autres, les rituels, les habitudes ?

Seima Abdelkhalek
Les rituels, c’est… C’est regarder une émission de télé ensemble, le fameux Sbou’i (feuilleton populaire).

Noureddy
Ah, oui. Je vois. Le fameux Sbou’i. J’expliquerai ça aux auditeurs.

Seima Abdelkhalek
Donc, sinon, les rituels, on regarde tous. On aime tous… La nature, les émissions National Geographic, Chasse et pêche, il y a Dr Paul, un vétérinaire, parce que mes enfants adorent les animaux. Donc on regarde ces émissions-là. Samedi soir, je ne sais pas… un film chez nous, c’est Dr Paul et National Geographic.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek
C’est plutôt… Donc… On regarde ensemble, des fois, on prépare, comment on appelle ça, les maïs, le « fouchar » (popcorn). Tu vois ce que c’est ? Enfin, des trucs de grignotage ensemble après midi, voilà. Je ne sais pas, du thé avec des cacahuètes, avec des fruits secs.

Noureddy
Donc c’est après-midi sur National Geographic ou sur…

Seima Abdelkhalek
C’est, oui, quand on ne dort pas tôt, samedi soir, c’est National Geographic. Et c’est aussi une façon de leur épargner les émissions où il y a beaucoup d’agressivité. Les émissions de télé pour être sélectif et ils ont pris cette habitude d’ailleurs même si sans cela la maison il regarde pas là où il y a pas beaucoup de violence etc. C’est pas leur genre quoi.

Noureddy
D’accord, vous les avez habitué au final donc vous avez sélectionné donc donc des feuilletons et des et des… comment on appelle ça… des programmes…

Seima Abdelkhalek
Des programmes « soft ».

Noureddy
Des programmes où il n’y a pas de violence, même sur le National Geographic quand même, le monde animal peut être assez violent par moment.

Seima Abdelkhalek
Le monde animal, je ne sais pas, si c’est un lion qui attrape une gazelle, c’est la nature, c’est ça, ce n’est pas un crime, ce n’est pas… Un viol, c’est pas… Enfin, le monde humain est beaucoup plus violent que le monde animal, je trouve.

Noureddy
Très bien. Donc, ce que tu viens de me décrire là, par rapport à leurs habitudes ensemble, c’est plutôt quand les enfants sont en vacances scolaires, c’est bien ça ?

Seima Abdelkhalek
Oui, au cours de… Il y a aussi des moments où… Il les enseigne, je ne sais pas, les mathématiques. Moi, c’est plutôt tout ce qui est littéraire. Et lui, c’est tout ce qui est scientifique. Et comme il est beaucoup plus patient que moi, généralement, c’est lui qui explique les problèmes mathématiques, ces trucs-là pour les enfants. Donc, c’est aussi un moment de partage. Mais ce n’est pas… Ce n’est pas régulier parce qu’ils sont autonomes dans leurs tâches. C’est leur responsabilité en fait. Mais en cas de besoin, oui. Donc, ce n’est pas tout à fait un rituel, mais ça arrive assez souvent.

Noureddy
D’accord. Donc, il est à l’écoute de ses enfants quand ils ont besoin d’aide dans leurs devoirs maison.

Seima Abdelkhalek
Oui, mais il arrive des moments où il ne peut pas être à l’écoute. Il est fatigué, il est énervé, et là, ils comprennent. Ça lui arrive de, je ne sais pas, de crier. Et donc, ils respectent. C’est aussi pour eux une autorité. Ce n’est pas uniquement un partenaire de jeu.

Noureddy
D’accord. Donc il y a le papa ami, qui joue avec les enfants, mais il y a aussi le papa figure d’autorité, qu’on respecte et qui… et avec qui on ne peut pas dépasser certaines limites.

Seima Abdelkhalek
Ah oui, moi quand je me plante avec eux, je vais appeler papa.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek
Oui.

Noureddy
Très bien. Est-ce que tu peux donner l’âge de tes enfants ?

Seima Abdelkhalek
Oui, le plus jeune a 9 ans, c’est un garçon, Anas. La deuxième, c’est ma fille Yasmine, elle a 12 ans. Et l’aîné, c’est Yassine, qui a 14 ans.

Noureddy
D’accord. Et donc, au courant, jusqu’à maintenant, nous avons dit que c’était des enfants qui aimaient beaucoup leur père. Comment ils se comportent à son égard ? Par exemple, si on prenait Anas et Yasmine, est-ce qu’ils expriment leur amour pour leur père de la même manière ?

Seima Abdelkhalek
Non, ça dépend de la personnalité de l’enfant. Par exemple, j’ai mes deux garçons qui sont plutôt câlins. Anas, il est plutôt trop câlin. Yasmine, non, elle s’exprime autrement. Mais il faut dire que lui, dès leur jeune âge, il est câlin. Le soir, il va dormir à côté d’eux parce qu’on a l’habitude de partager le lit avec eux pendant un quart d’heure avant de dormir. Et quand ils étaient très jeunes et que j’ai eu le dernier, c’est lui qui faisait cette tâche puisque moi je ne pouvais pas. Et du coup, il y a ce corps à corps qui s’est développé.

Noureddy
D’accord. Le fait de dormir ensemble a développé…

Seima Abdelkhalek
Même le soir, on se met dans le même lit. Il y a ce côté corps à corps. Ça, c’est plutôt un aspect oriental et purement oriental.

Noureddy
D’accord. Donc, il y a un côté câlin qui s’est développé du fait que…

Seima Abdelkhalek
Oui, il y a un côté câlin avec les enfants. Il y a un côté câlin. Depuis qu’il était bébé, en fait, il était très…

Noureddy
Et c’était pareil pour Yasmine et Yassine ?

Seima Abdelkhalek
Oui, c’était pareil, oui.

Noureddy
C’était pareil, très bien.

Seima Abdelkhalek
C’était pareil, oui.

Noureddy
Donc c’est quelque chose qu’il a construit dès le plus jeune âge, en fait. Donc je suppose qu’il a commencé avec Yassine quand il était plus jeune. Ça s’est continué avec Yasmine. Et donc là, finalement, avec Anas. C’est bien ça ?

Seima Abdelkhalek
Ouais, et surtout avec Yassine parce que c’est l’aîné, c’est lui qui a pris la relève quand j’ai eu Yasmine, c’est lui qui a pris la relève avec les deux quand j’ai eu Anas. Et donc finalement il y a Anas qui est plus proche de moi, puisque c’est le plus petit et moi je me suis occupée de tout. Et les autres où il a pris la relève, ils sont plutôt proches de leur papa.

Noureddy
D’accord, très bien.

Seima Abdelkhalek
C’est très important, le corps à corps, il est très important, le fait de faire des câlins, le fait de se mettre à côté de… lire le bouquin le soir, c’est très important ça, oui.

Noureddy
Très bien, d’accord. Et donc là, tu viens de décrire le comportement d’Anas, essentiellement, donc il a un caractère très câlin, qu’en est-il de… de ses grands frère et soeur. Donc comment Yasmine se comporte-t-il à l’égard de leur père ? Donc si ce n’est pas le côté de l’un, comment ils manifestent leur amour pour leur papa ?

Seima Abdelkhalek
Yasmine, c’est l’avocate de son père. Elle est toujours du côté de son papa. Ah il est fatigué, ah nanana… Moi je ne suis pas fatiguée, non c’est papa qui se fatigue. C’est papa, c’est l’avocate de son papa. Yacine, quand il vient en retard par exemple, quand il vient, je ne sais pas, entre 15h, 16h, des fois à 17h, et qu’on propose de commencer à manger, lui il refuse. Moi, je ne mange qu’avec papa. Si on veut faire un resto et que papa n’est pas là, il refuse. On n’attend papa. C’est des petits gestes. Je ne sais pas, s’il a fait un truc, la saison du chocolat ou n’importe quoi, il laisse la part de… C’est une habitude famille. Il laisse la part de… Il laisse la part de leurs frères et de tous les membres de la famille. Et donc, ils l’expriment de différentes manières.

Noureddy
D’accord. Très bien, d’accord. Personnellement, je suis en train de me documenter sur comment les personnes se font aimer. Donc, c’est un sujet d’étude que j’ai. Et je me posais la question, est-ce que ton mari est quelqu’un qui est très à l’écoute de ses enfants ?

Seima Abdelkhalek
Très à l’écoute ? Je ne dirais pas très à l’écoute, mais il est à l’écoute.

Noureddy
Est-ce que tu peux nous donner un exemple ? Est-ce que tu peux donner un exemple de ces moments où il est vraiment à l’écoute de ses enfants, qui prend vraiment le temps de les comprendre, qui peut-être essaye de trouver des solutions avec eux, qui essaye de les sortir d’un problème ? Est-ce que tu as un exemple de ces moments d’écoute ?

Seima Abdelkhalek
Je réfléchis. Je ne sais pas, par exemple, quand quelqu’un a envie de faire une activité, un sport, si ça lui correspond, là on les encourage tous les deux. Si quelqu’un est jaloux, il comprend et il gère, enfin on gère tous les deux. Il essaie de comprendre. Des fois il est puni ou il crie pour frapper, c’est très très rare, ou presque pas. Mais quand il est… Des fois il… se comporte de façon qu’il juge qu’il a tort après, il fait de telle sorte, il ne va pas s’excuser directement, mais il fait de telle sorte que la que la relation… de fluidifier les choses. Voilà les exemples que j’ai maintenant à l’esprit.

Noureddy
D’accord, très bien. Très bien, très bien. Et donc tu parlais à l’instant, c’est un père qui est à l’écoute de ses enfants, quand ils ressentent des sentiments négatifs, donc tu as mentionné la jalousie. C’est un père qui est au chevet de ses enfants quand les choses ne vont pas. Et autre chose que tu as mentionné aussi, c’est les punitions. Donc, à ton avis, comment il gère à la fois le fait d’être l’ami de ses enfants, mais aussi cette figure d’autorité ? Parce que typiquement, ce qu’on a dans l’esprit, c’est que « Ah, il m’a puni, je ne l’aime pas. » Tu vois? C’est très, on va dire, enfantin comme mode de pensée, mais grosso modo, on n’aime pas une personne qui… qui nous inflige une punition. Et pourtant, ça fait partie du rôle du père, de corriger son enfant quand il s’écarte du droit chemin. Comment il gère les punitions ? Comment il gère les punitions tout en restant ce père aimé ? Donc un père aimé, mais aussi un père strict et sévère quand il le faut, on va dire. Comment il gère ça ?

Seima Abdelkhalek
En fait les enfants sont très intelligent de nature. Tous les enfants ils ont une intelligence intuitive extraordinaire. Donc intuitivement ils savent que le père c’est une figure d’autorité. Et c’est naturel. Même si des fois je suis plus strict. Mais maman, c’est maman. Donc là il y a un côté intuitif. Quand il joue avec eux, il n’est pas là à jouer toute la journée. Il partage des moments de jeu et puis quand il faut que ça s’arrête, il faut que ça s’arrête. Ça lui arrive de crier ou de les mettre dans leur chambre, il le fait. Il prend la part des choses. Et puis il y a un réservoir émotionnel, quand il est bien… quand il est bien rempli, même quand le parent fait une erreur, il est puni à tort, ça passe. Mais il faut remplir le réservoir émotionnel. Et du coup, si tout se passe bien, on n’est pas parfait, personne n’est parfait, et de toute façon ça fait partie du bon apprentissage, parce que la vie, personne n’est pas parfait, la vie est loin d’être parfaite. Ça arrive.

Noureddy
Est-ce que tu peux rentrer plus en détail par rapport à ce réservoir émotionnel que tu viens de mentionner ?

Seima Abdelkhalek
Le réservoir émotionnel est rempli quand on est à l’écoute des besoins, le besoin affectif de l’enfant, et les besoins émotionnels sont des choses à assouvir à 100%. Donc là, pour les parents, il faut faire la différence entre envie et besoin. Wants et needs. Quand il s’agit de needs, de besoins émotionnels, il faut être là. Si l’enfant a peur, si l’enfant n’a pas pu dormir, s’il y a des enfants qui ont besoin de leur papa ou de leur maman, je ne sais pas, jusqu’à l’âge de 6, 8, 9 ans, il y a des enfants qui sont autonomes de nature. Et donc il faut être à l’écoute pour remplir ce réservoir émotionnel.

Noureddy
Donc tu viens de me décrire le réservoir émotionnel des enfants, là. Pas celui du père ?

Seima Abdelkhalek
Bien sûr, des enfants. Je parle du réservoir émotionnel des enfants.

Noureddy
D’accord, très bien. Je n’avais pas très bien compris.

Seima Abdelkhalek
Ah, d’accord. Donc, voilà.

Noureddy
Ok, très bien. Joli, joli. Toi, en tant que mère, quand tu vois ça, un père qui est aimé par ses enfants, qui est complice avec eux, des enfants qui attendent leur père pour le repas, qu’est-ce que ça éveille en toi ? Qu’est-ce que tu ressens en voyant cela ?

Seima Abdelkhalek
Moi ça me fait plaisir et surtout pour les garçons parce que par exemple mon fils aîné au début avait tendance à être, même le cadet, à être plus de mon côté. Moi je fais tout pour les, je ne veux pas faire la gentille quand il s’agit d’un conflit et que leur père soit le méchant. Je veux qu’ils soient plus proches de leur papa parce que les enfants c’est important pour l’équilibre d’un garçon, d’un homme plus tard, la relation avec le papa. Par contre, pour ma fille, on est ensemble, on discute et on le fait de telle sorte qu’elle soit plutôt plus proche de moi. Enfin on essaye, on fait toujours un… On fait toujours un effort, mais finalement, le résultat est que je suis toujours présente. Et donc, quand il vient, c’est lui qui leur manque, c’est lui qui… ils s’attendent à ce qu’il joue avec eux, etc. Donc, elle a fait un plaisir, et surtout pour les garçons. Pour la fille, j’essaie de l’approcher plus de moi. Surtout là, j’approche de l’adolescence, j’essaie de faire que les garçons soient… pour les discussions, pour un futur proche, pour s’ouvrir plus à leur père. Et pour ma fille, j’essaie de l’approcher plus de moi et puis indirectement de mettre une différence dans leur tête entre le féminin et le masculin.

Noureddy
D’accord.

Seima Abdelkhalek
Par exemple, pour faire des tâches, je ne sais pas, pour aller faire le marché. pour faire des… je ne sais pas… ou bien pour réparer quelque chose. Je les pousse à partager ça avec leur papa. Si j’ai besoin de quelque chose, je ne sais pas, pour préparer quelque chose, pour une recette, même si mon fils aîné est beaucoup plus cuisine que ma fille, mais j’essaie de l’appeler elle. Comme ça, ils commencent à faire la différence entre, tiens, ça c’est responsabilité fille, femme, ça c’est plutôt garçon, parce que finalement, c’est pas la même chose. Même si je les ai éduqués, parce que tout le monde met la vaisselle dans la machine, il n’y a pas de différence. Tout le monde fait son lit, mais là, l’adolescence s’approche et moi je commence à changer de style. Avant je ne voulais pas qu’ils sentent l’injustice. Tiens ça c’est une fille, pourquoi c’est la fille qui fait ? Donc justement il n’y avait aucune différence. Là je l’impose. Moi j’ai besoin de quelqu’un pour, je ne sais pas, pour l’épicier, je ne sais pas quoi, pour me ramener, je dis n’importe quoi, le sel, la menthe, etc. J’appelle ma fille. Pourquoi ? Parce que c’est toi ma fille. Si quelqu’un va… si j’ai besoin de tomates, va avec ton papa ou bien c’est toi qui vas chercher les tomates. C’est le… c’est un pour tout à côté. Et donc on gère, mais moi ça me fait plaisir, je veux bien les voir comme ça, amis, etc. avec leur père parce que le père c’est le… c’est la relation avec l’autre, c’est pas comme la maman. et j’espère qu’il se rend dans… une fois adulte assez sécurisé, assez disant assez équilibré. On verra de toute façon.

Noureddy
Inch’Allah (si Dieu le veut).

Seima Abdelkhalek
Inch’Allah oui.

Noureddy
Tu as mentionné précédemment que ton mari a été impacté par la manière dont il a été puni, donc dans sa jeunesse.

Seima Abdelkhalek
Oui.

Noureddy
Est-ce que… Est-ce que tu saurais qu’est-ce qu’il aurait comme inspiration qui l’ont poussé à être la personne qu’il est aujourd’hui avec ses enfants ? Donc ce papa câlin, ce papa présent, ce papa joueur, qu’est-ce qui l’a inspiré à ton avis ?

Seima Abdelkhalek
Il a fait exactement ce que son père n’a pas fait.

Noureddy
Ah bah ça a le mérite d’être simple (rires).
Il ne s’est pas inspiré d’influenceurs qui ont peut-être de l’expérience avec la paternité ? Est-ce qu’il a lu des livres ? Est-ce qu’il s’est inspiré de prendre…

Seima Abdelkhalek
Bon, lui, il n’est pas le genre à lire des livres, à faire des formations. Mais comme moi, je suis là à me mettre le nez dans toutes les formations, à tous les livres, à me mettre partout. Et donc… Et je discute. Au début, il avait beaucoup de résistance, mais après, petit à petit, même s’il ne m’écoute pas, je mets un post sur Facebook. Il n’a pas le choix, il va le lire. C’est vrai qu’il y a eu un effort. Des fois, il y a eu des conflits. Ce n’est pas la vie en rose. Mais finalement, on arrive à avoir un résultat avec tout ça.

Noureddy
D’accord, d’accord. Merci beaucoup Seima pour ton intervention aujourd’hui. On arrive à la fin…

Seima Abdelkhalek
Avec plaisir.

Noureddy
Est-ce que tu aurais des recommandations pour nos auditeurs ? Donc des recommandations lecture, des vidéos, peut-être des chaînes YouTube, des comptes Facebook, X, que sais-je encore ?

Seima Abdelkhalek
Pour la parentalité ?

Noureddy
Pour la parentalité, pour peut-être aussi cet aspect papa joueur, câlin, un papa aimé en fait.

Seima Abdelkhalek
Moi, je dirais tout d’abord, il faut se pencher sur le couple, parce que c’est la clé de toutes les relations avec l’enfant, avec le couple. Se pencher sur le couple, savoir discuter, avoir la capacité à faire un travail introspectif, se remettre en question, et après ça vient. Parce que l’éducation, ça vient sur le tas. Ce n’est pas quelque chose qui se… Moi, j’ai fait la parentalité positive, le smart parenting, le coaching, la psychanalyse, le TCC, le cognitif et comportemental. J’ai fait le tour du monde. Mais finalement, on apprend sur le tas. La clé, c’est… savoir discuter, gérer ses émotions et se remettre en question. Et surtout, ne pas avoir peur de dire « tiens, je me trompe. » C’est ça la clé. C’est beaucoup plus que faire des formations avant que les enfants ne soient là. Moi, je dirais que c’est précoce. Parce qu’il y a ce qu’il faut, ce qu’il ne faut pas. Et il y a ce qu’on ressent, ce qu’on vit. Je ne sais pas, une maman qui allaite, qui a un enfant qui crie dehors, qui n’a pas fait sa nuit la veille, ça c’est autre chose. Et donc, le plus important, c’est savoir contrôler ses émotions, savoir les accepter, les accueillir, se remettre au calme et discuter. Et s’il y a une bonne discussion au sein du couple, il y a de la compréhension, parce que la vie du couple, ce n’est pas du gâteau non plus. Et si on gère pas ça bien… Même si on a toutes les formations du monde concernant l’éducation, ça ne va pas être suffisant.

Noureddy
Très bien, d’accord.

Seima Abdelkhalek
Donc voilà, si j’ai un mot à dire, c’est ça.

Noureddy
D’accord, très bien. Mais peut-être as-tu une recommandation pour la partie introspection et la partie… Peut-être as-tu une recommandation à lecture pour ça, donc la partie introspection. Et la partie humilité aussi, puisque tu disais que… il faut accepter d’être, comment dire, il faut reconnaître qu’on puisse faire des erreurs par moment aussi. Donc tu as une recommandation par rapport à ça, une recommandation lecture ?

Seima Abdelkhalek
Il faut que je réfléchisse, je ne sais pas. Maintenant, je n’ai pas un truc à l’esprit, parce que c’est quelque chose que j’ai cultivé à partir de plusieurs sources. Donc là, je n’ai pas… Je n’ai pas à l’esprit un livre bien déterminé, mais ce qui serait intéressant, c’est la théorie d’Eric Berne. Il y a un livre, il faut que je me rappelle le nom, il y a un livre en arabe, j’ai oublié le nom.

Noureddy
Eric Berne, c’est un psychiatre canadien, c’est bien ça ?

Seima Abdelkhalek
C’est les états du moi, c’est l’enfant, l’adulte, le parent, les différents états du moi, c’est très important, c’est une partie très importante. J’ai complètement oublié le nom, là j’ai du trou de mémoire. Je ne me rappelle pas. Quand je me rappelle, je vais t’écrire un texto.

Noureddy
D’accord, ça marche.

Noureddy
Je mettrai ça dans la partie articles, pour le coup, de mon blog, pour que les utilisateurs puissent profiter.

Seima Abdelkhalek
D’accord.

Noureddy
Très bien. Écoute, Saïma, c’est la fin de notre entrevue. Je te remercie beaucoup d’avoir participé. Ce fut très intéressant.

Seima Abdelkhalek
Merci à toi. C’était un plaisir.

Noureddy
Et puis je te souhaite beaucoup de de succès et de bonheur avec ton mari et tes enfants.

Seima Abdelkhalek
Merci. Merci.

Noureddy
Allez, je te dis salam aleykom (que la paix soit sur toi).

Seima Abdelkhalek
Je souhaite la même chose à tous les auditeurs, tous les futurs papas, les futurs époux. Je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Noureddy
Merci beaucoup.

Seima Abdelkhalek
Et de gestion de soi… Et [de la gestion] de conscience.

Noureddy
Merci beaucoup, Seima. Je te dis salam aleykom (que la paix soit sur toi).

Note :
Le terme « Sbou’i » (vers les 15 minutes) fait référence à un feuilleton populaire.

Recommandation

Le livre du Dr. Adel Sadeq : مباريات سيكولوجية (en arabe)

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