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Tu sais à quel point le couple peut tanguer. Pour éclairer ce sujet brûlant, je reçois Cheikh Tareq Abou Nour — imam et docteur en sciences des religions, président de l’Institut d’Enseignement Supérieur Islamique de Paris. Avec lui, on décortique la formule coranique sakina–mawadda–rahma qui, quand elle est comprise et vécue, devient le véritable bouclier anti-divorce. Communication avant le mariage, transparence au quotidien, gestion des influences extérieures : prépare-toi à rebooster ton mariage, avec la permission de Dieu !
Transcription
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Noureddy
Salam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh (que la paix soit sur vous).
Tareq Abou Nour
Wa alaykoum salam wa rahmatoullah wa barakatouh (que la paix soit sur vous aussi).
Noureddy
Comment allez-vous ?
Tareq Abou Nour
Alhamdoulilah très bien et vous ?
Noureddy
Alhamdoulilah, alhamdoulilah.
Cheikh, est-ce que vous pouvez vous présenter à nos auditeurs ?
Tareq Abou Nour
Tareq Abou Nour, imam, khatib, président de l’UESIP, l’Institut d’Enseignement Supérieur Islamique de Paris, docteur en Sciences des religions. A votre service.
Noureddy
Masha’Allah, masha’Allah.
Aujourd’hui, incha’Allah, on s’intéresse aux fondements d’un couple solide et durable. Pour le contexte, nous nous sommes rencontrés lors d’un événement à la mosquée de Grigny. Vous nous aviez fait une conférence sur les éléments à considérer pour bâtir un couple solide et qui dure dans le temps.
Je vous en prie, cheikh, à vous l’honneur.
Tareq Abou Nour
Au vu, malheureusement, des taux qui sont très significatifs du divorce qui frappe de plein fouet tout le monde, y compris la communauté musulmane, on avait jugé bon de faire justement des ateliers. Des ateliers pour, à la fois, faire comprendre aux célibataires ce qui les attend, le droits devoirs, pour un couple solide, comme vous dites, mais aussi pour les aider à mieux appréhender les épreuves de la vie.
Parce que vous savez, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a de hauts et des bas. Et je commence par un verset coranique où Allah s.w.t. dit : « Et parmi Ses signes, il a fait de vous, pour vous partenaire, épouse, un époux afin d’être dans la quiétude (sakan) ». Donc ça, c’est le premier mot clé que je souligne : sakan, la quiétude, la paix.
« Il a établi entre vous amour et miséricorde. » Deux autres mots clés. Amour, mawadda, rahma, miséricorde. Très important.
Donc, ce sont les trois ingrédients essentiels déjà pour un couple solide. Et comme je vous ai montré ici (il montre un tableau), on a un cocon, le fameux ver de soie qui tisse son cocon, cocon qui peut être fragile, bien que c’est précieux. Autour de cette enceinte, ce rempart, on a les trois mots clés : sakina, mawadda et rahma.
Et en amont de ce cocon, vous avez la confiance, la foi, l’iman. Il y a comme base la confiance en Allah et la confiance dans notre prochain frère / soeur. Donc le couple, il est bâti sur cette grande puissance de la foi. C’est pour ça que notre Prophète, il nous a enjoint de chercher le partenaire ou la partenaire qui a la meilleure religiosité, le meilleur comportement. C’est l’ingrédient principal : tayyiboun, tayyibât. Très important.
Et autour de cette confiance, cette foi partagée, Nous pouvons bâtir autour de ces trois mots-clés. Sakan / sakina, la paix, mawadda, l’amour, rahma, la miséricorde, quelles que soient les épreuves. Avec deux piliers principaux que je vous ai mis à droite et à gauche. La communication et la transparence, et on y reviendra.
Noureddy
Inch’Allah. Donc, une première question qui m’est venue à l’esprit, c’est ce terme de mawadda. Certains disent que ce n’est pas une traduction exacte du mot amour, mais que c’est un petit peu plus nuancé. Vous pouvez développer un petit peu, s’il vous plaît ?
Tareq Abou Nour
C’est ce que j’avais exprimé dans l’atelier.
Si on veut être sémantique. Moi, j’ai essayé de schématiser, de synthétiser. Mais la mawadda… Il faut comprendre que l’amour dans la langue arabe, dans le dictionnaire arabe, Il se compose de onze stations. Il commence par l’alaqa, en passant par la hawa, la passion, le désir ardent, etc. Nous, ce qu’on conseille pour un couple solide, ce n’est pas la passion.
Parce que la passion, c’est éphémère. C’est pour ça que notre Prophète, paix et salut sur lui, nous dit : « Oui, tu peux être attiré par la beauté, mais la beauté est éphémère. Oui, tu peux être attiré par la richesse, mais la richesse est éphémère. » Je parle des deux, c’est réciproque. « Oui, tu peux être intéressé ou attiré par une station familiale, une position sociale. Mais tout ça, c’est éphémère. » Le jour où cette personne tombe malade, le jour où la beauté disparaît avec l’âge ou avec la santé, le jour où la richesse n’est plus, qu’est-ce qu’on fait ?
D’où cette notion de kafa’a de l’imam Malik, qui est basée uniquement sur la piété et la foi, et le bon comportement, au-delà de la richesse ou de la beauté. C’est-à-dire qu’une équivalence basée sur un critère spirituel, non pas matériel. Évidemment, je ne dis pas que tu vas épouser n’importe qui. Et vice-versa, mais 90% de base, de choix de base, c’est d’abord sur cette spiritualité, cette foi.
Et j’ai un exemple, plusieurs exemples, mais là, tout de suite, pour faire court, l’exemple qui me paraît vraiment illustrant cette question de bonne religiosité, de vraie religiosité et non pas de religiosité, de forme ou de façade. Omar Ibn al-Khattab se promenait la nuit pour justement voir un petit peu si la oumma va bien. C’était son sens de responsabilité aiguë. Et donc, qu’est-ce qu’il entend ? Il entend une mère et sa fille se préparer pour le marché du lendemain. Et donc, la mère dit à sa fille : « ajoute de l’eau dans le lait. Omar ne nous verra pas. », pour que ce soit plus… Pour augmenter le volume. C’est évidemment de la triche. Et donc, la fille, elle dit à sa mère : « Si Omar ne nous voit pas, Allah, le Seigneur d’Omar, voit. » Omar, il entend ça. Le lendemain, il vient avec son fils, il demande la main de cette fille. Et de ce mariage va naître le cinquième calife de l’islam : ʿUmar ibn ʿAbd al-ʿAzīz.
Pour vous dire, le choix, Il est très important parce que c’est un choix qui va avoir comme fruit un avenir, les enfants, l’éducation des enfants, etc. Une société solide, une famille en paix, une famille paisible, une famille stable. Le cocon familial que j’ai dessiné ici, stable et loin de toute toxicité, de toute violence, de toute agressivité, et bien, il donnera une famille solide, des enfants bien éduqués. C’est très important.
Donc, effectivement, le choix de la passion volatile est un choix malheureusement imprudent, est un choix éphémère et n’est pas le choix que nous demande cette belle religion. Il faut que cette mawadda, c’est pour ça que la mawadda, ce n’est pas vraiment l’amour. La mawadda, C’est un sentiment partagé qui nous permet, alhamdoulilah, de nous apprécier en Allah, et d’avancer sereinement dans le respect mutuel. Et je parlerai, comme j’ai dit, de la communication en amont du couple, et pendant la vie du couple, et de la transparence.
Noureddy
Je voudrais revenir sur ce point du mariage basé sur l’amour passionnel. Est-ce que vous pensez que c’est ce mariage-là qui a lieu le plus fréquemment dans la société ?
Tareq Abou Nour
Par expérience, oui. Par expérience, on a beaucoup de gens qui sont un peu séduits par des images, parce qu’ils ont été éduqués dans le virtuel, dans les filtres. On appelle ça les filtres. Et ça, ça donne un effet négatif, c’est-à-dire… Quand tu es devant la réalité, quand tu es devant la personne physiquement, au jour le jour, eh bien, voilà, tu es « déçu ».
Vous voyez le problème ? Ça, c’est l’effet de l’instantané, l’effet de ce qu’on appelle aujourd’hui le fast-food. Partout. La mauvaise compréhension de la religion d’abord, la mauvaise éducation et la mauvaise appréciation. C’est ça le problème de beaucoup de nos jeunes, ils sont séduits par la forme, y compris dans la religion. Il voit qu’il y a une jellaba, une barbe, ça y est ! Non, vous venez d’entendre l’exemple de notre maître Omar Ibn al-Khattab, comment il a jaugé la personne, la partenaire de son fils, de sa chère. Vous voyez ? Ce n’est pas sur une religiosité de façade, mais sur une religiosité profonde. D’accord ?
Noureddy
Très bien. On passe par la communication. Et donc, quelque chose qui m’a interpellé, c’est le fait que la communication commence avant le mariage. C’est une chose que certaines personnes peuvent mal comprendre ou ne pas savoir du tout, en fait.
Tareq Abou Nour
C’est très important parce qu’il y a quand même des sujets avant le mariage, qu’il ne faut pas passer à côté.
Des grandes questions. Par exemple, la femme, elle a bac +15, elle travaille. Elle est médecin, par exemple. D’accord ? L’homme ne lui dit rien, ils font le mariage, et ensuite, il l’empêche de travailler. Conflit, rupture. Donc, autant régler ce problème en amont, lors de la muqabala, ou ce qu’on appelle les fiançailles, khitba. S’il n’est pas d’accord, alhamdoulilah, on s’arrête là, chacun prend son chemin. D’accord ? Donc, il va trouver une femme qu’il souhaite. Cette femme qui, elle-même, ne souhaite pas travailler. Elle cherche quelqu’un qui ne veut pas qu’elle travaille. On voit bien et là, ils matchent, voyez ? Pareils.
La question de la hijra, d’accord ? L’homme, il a comme projet comme plan d’habiter définitivement au bled, par exemple, ou dans un autre pays en tout cas. La femme, elle, a toute sa famille ici, ses parents, sa vie. Elle veut pas donc autant se mettre d’accord sur ce point crucial ici, en amont.
J’ai beaucoup de couples qui viennent me voir là, comme vous l’avez vu après le prêche du vendredi ou avant. Parce qu’avant le mariage, dans la mouqabala ou dans la khitba, ils n’ont pas parlé de ce point crucial. L’homme voulait habiter définitivement dans un autre pays, la femme ne voulait pas. Rupture, conflit, au revoir.
Donc ces points importants, au moins les grandes questions, doivent être traitées en amont, pour éviter des mauvaises surprises et pour chercher celle ou celui qui, au moins dans ces points-là, est en accord avec ton projet de vie. C’est très important. Ça, c’est la communication en amont.
Noureddy
Très bien. Une explication claire, alhamdoulilah. Maintenant, on passe à la communication après le mariage. Quelles sont les choses à garder en tête ?
Tareq Abou Nour
Alors, très important, Il faut éviter ce qu’on appelle les non-dits dans la communication. Il y a beaucoup de non-dits qui vont après, malheureusement, nuire à ce triplet-là : sakina, mawadda, rahma. Beaucoup de monde dit, non, mais je ne t’ai pas dit, je vais tarder, je vais voyager. Non, la communication, pendant toute la durée de ce voyage qu’on fait ensemble, de ce chemin spirituel qu’on fait ensemble, de ce partage qu’on fait ensemble, Il faut absolument communiquer de façon transparente. Transparence, transparente. Pour éviter… D’atteindre un pilier fondamental qui est la confiance.
Vous imaginez bien qu’un couple où il n’y a plus la confiance, où elle va chercher dans son portable qui est-ce qui a appelé… Non, ça ne marche pas. Ça ne marche, plus, c’est toxique. Ce cocon familial que j’ai cité ici, ce cocon de soie, il est brisé, malheureusement. Donc, pour ne pas en arriver là, la communication doit être très explicite. Le matin : « Ma chérie, écoute, aujourd’hui, on a beaucoup de travail. Eh bien, je vais peut-être tarder, on va quitter très tard. » Comme ça, elle le soutient aussi. Il ne se sent pas seul parce que c’est ça aussi un couple, c’est se soutenir dans les épreuves, qu’elles soient petites ou grandes. D’accord ? Dans la communication, après le mariage ou pendant le mariage, c’est le gage de la stabilité, de la paisibilité (paix). Et c’est aussi le renforcement de la transparence et de la confiance. D’accord ?
On parlait tout à l’heure de la communication avant le mariage. Certaines maladies qui arrivent, pareil : on communique pour qu’on puisse traverser cette épreuve ensemble. Parce que le mariage, on l’a dit, c’est pour le meilleur et pour le pire aussi. Bon, je ne parle pas des maladies graves et incurables qui sont gênantes et préjudiciables. Ça, on doit en parler avant le mariage. Comme j’ai dit, il y a des questions cruciales. Si la femme ou l’homme ne souhaite pas continuer avec cette personne qui a cette maladie grave et incurable avant le mariage, autant s’arrêter là. Mais pendant le mariage, il peut y arriver que l’un tombe malade. On ne va pas quitter le navire parce que l’autre, il est… Non !
C’est là où cette rahma, cette mawadda va être pratiquée, va être mise à l’épreuve. Et donc il est important que dans ce couple là, on ait cette base religieuse qui nous permet de continuer dans cette rahma, dans cette mawadda, à travers la bonne communication qui génère la transparence, pour renforcer la confiance.
Noureddy
D’accord. Je voulais revenir sur l’exemple que vous avez donné du mari qui travaille tard. Donc là, il y a de la communication, comme vous dites. Donc, « Chérie, je rentre tard ce soir. » Mais dans certains cas, peut-être que la femme, l’épouse, va commencer à avoir des doutes. « Est-ce qu’il me trompe ? Est-ce qu’il n’est pas en train de fuir ses responsabilités au foyer ? Est-ce que ci ? Est-ce que ça ? »
Tareq Abou Nour
C’est ce qu’on appelle le non-dit. Alors, le cumul des non-dits provoque la rupture, provoque les conflits et la rupture. Donc, avant d’en arriver là, si cette confiance risque d’être rompue, on en parle.
« Mon chéri, dis-moi la vérité. Est-ce qu’il y a un problème avec moi ? Est-ce qu’il y a un souci ? Est-ce qu’on peut… »
Voilà, parce que la femme, elle connaît son mari et le mari connaît sa femme. L’intimité entre eux leur permet tout simplement de déceler les premiers signaux de malaise. Ça peut être un malaise sexuel. Ça peut être un malaise de comportement. Ça peut être un malaise d’affection, de manque d’affection. Les femmes cherchent cette affection, l’homme est distant. Ça peut être plein de choses.
Donc à nous d’être attentifs à ces signaux qui peuvent être au début faibles pour qu’on puisse garder ce cocon familial stable. D’accord ? Parce que, comme vous le savez, la famille est le dernier rempart avant la destruction d’une civilisation.
Noureddy
C’est fort, c’est fort. Très bien, alhamdoulilah. Donc, là, on peut passer au pilier transparence. Donc, dans ce que vous dites, j’ai l’impression que ça va de pair, en fait. La communication et la transparence.
Tareq Abou Nour
Exactement, exactement. Plus on nourrit ce pilier de la communication, plus le pilier de la transparence et donc la confiance sont nourris.
La transparence, ce n’est pas juste… « Je t’ai pas dit, ce n’est pas grave. » Non ! Quand vous communiquez d’une façon explicite et au jour, le jour, surtout quand il y a des épreuves, surtout quand il y a des changements, qu’ils soient majeurs ou mineurs… La femme ou l’homme, elle a en fait ce ressenti que vous êtes transparent avec elle. Vous avez une petite épreuve, par exemple… Vous vous êtes un petit peu fritté avec un collègue de travail. Quand tu partages avec elle ce petit incident, elle sent qu’il y a encore la mawadda, la rahma. Elle sent qu’elle est importante à vos yeux. Et vice-versa. Communication. Vous voyez Même si ça vous paraît, anodin.
Et donc, ça augmente le capital transparence, et donc, le capital, confiance. Qui est lié à la foi. Et tout ça, c’est lié à la foi parce que c’est un chemin qu’on fait ensemble. Un chemin de foi. Un chemin de transcendance. Un chemin de sanctification, de spiritualité. D’où la question de spiritualité qui est fondamentale, qui nourrit, qui renforce ce cocon familial. La spiritualité, c’est au jour le jour, aussi dans ce grand jihad qu’on fait, dans ce chemin qui est le mariage, qui est l’éducation des enfants, qui est, etc.
Parce que dans le mariage, il y a plein de choses. Il y a la relation avec la belle-mère, le beau-père, Il y a la relation avec l’extérieur, et fait partie aussi de ce… c’est un point très important avec lequel je veux terminer. Fait partie de ce renforcement de ce capital confiance, lié à la bonne spiritualité et à la foi, mâch’Allah, lumineuse, c’est justement faire en sorte que la communication avec l’extérieur ne pollue pas le couple.
La belle-mère, les influences extérieures, que la femme ou l’homme ne va pas à chaque fois, malheureusement, dévoiler l’intimité du couple. L’intimité du couple, c’est un secret d’Allah, d’accord ? Il y a des hadiths authentiques, dont Muslim, dans l’interdiction de l’ifsha’ : dévoiler le secret. C’est grave, d’accord ? Donc on essaie de résoudre les problèmes entre nous dans la paix, dans la sagesse. Si on arrive à un point malheureux, qu’on ne peut pas traiter tout seul, là, on peut faire appel à un arbitre sage de sa famille ou d’autres familles pour amener à la réconciliation. Mais jamais ne laisser les éléments externes au couple s’immiscer dans le couple, polluer le couple et envenimer la relation.
Toujours revenir à cette confiance, à cette communication, qui va justement renforcer la transparence et restreindre les relations avec l’extérieur quand il s’agit de l’intimité du couple. Garder, ne pas dévoiler nos secrets, essayer de les résoudre avec la sagesse. Avec le recul, parfois, il faut peut-être avoir du recul : « Ma chérie, on sort, on voyage, on change d’air », etc. Ça peut aider. Ça peut aider à voir plus clair, parce que la colère vient de Satan. Et quand on est en colère, il ne faut pas parler.
Donc il y a pas mal d’ingrédients, On ne va pas les développer là. Mais vous avez compris ici l’essentiel pour que ce cocon familial résiste aux « intempéries » et aux pollutions extérieures, qu’on puisse toujours être dans la foi, la confiance, avec cette spiritualité qui renforce, alhamdoulilah, nos relations entre nous, parce que notre relation avec Allah est renforcée.
Quand je parle de confiance, c’est très important de comprendre que c’est la relation avec Allah, d’abord. C’est-à-dire, si je fais confiance à madame, c’est parce que je sais que si elle commet quelque chose, une infraction, un péché, c’est d’abord avec Allah. Vous voyez ? C’est d’abord sa responsabilité individuelle. C’est-à-dire, c’est Allah l’observe, elle sait qu’Allah l’observe et moi aussi, je sais qu’Allah l’observe. Donc, je ne me permettrai pas. Donc, ce n’est pas une traîtrise uniquement du couple, mais tu trahis ton engagement avec Allah, amâna. Donc, c’est comme ça qu’il faut faire le couple. Et c’est un chemin, comme a dit beaucoup de savants, C’est un chemin de sanctification continu et fait de patience, fait d’amour, fait de miséricorde et qui emmène à la paix et à cette confiance mutuelle pour continuer, Et pour que nos enfants aussi, qu’on puisse leur transmettre ces mêmes valeurs.
Noureddy
Je voudrais revenir par rapport à un exemple que vous avez cité, dans la transparence. Vous parliez du mari qui rentrait du travail et qui « se vidait le cœur ». « Mon boss ci ou mon collègue machin ». Madame ne pourrait pas interpréter ça comme : « pourquoi il ramène ses problèmes du boulot à la maison ? »
Tareq Abou Nour
Il faut doser. Moi, j’ai donné cet exemple là parce qu’il y a certaines sœurs qui veulent « savoir ce qu’il se passe », etc. Mais d’autres ne veulent pas. Donc c’est à lui de voir. Et lui, il lui, il est le meilleur connaisseur de son épouse et vice versa de son époux. Donc à eux de savoir si oui ou non, ils peuvent effectivement partager un certain nombre de soucis ou si certains soucis doivent rester là où ils sont parce que ça va polluer le couple et qu’on a besoin d’autres choses. Donc, c’est un dosage, il n’y a pas de règle. C’est un dosage en fonction de la personnalité de chacun. Et vous êtes le mieux placé pour connaître la personnalité de votre partenaire.
Noureddy
D’accord. Et donc là, on retourne au pilier de la communication.
Tareq Abou Nour
Exactement, la bonne communication, la connaissance de l’autre, aussi, elle est importante. Et cette connaissance, elle se fait petit à petit en étant attentionné, bienveillant, comme Allah le demande.
Noureddy
D’accord, très bien.
Barakallahou fik, cheikh. On va conclure cette interview. Est-ce que vous auriez des recommandations de lecture pour nos auditeurs ?
Tareq Abou Nour
J’ai écrit un livre qui s’appelle « L’éducation des enfants » , ça peut aider les couples, mais pas que, parce que, quand on éduque les enfants, on s’éduque nous-mêmes. Mais je peux aussi vous conseiller mon site doctrine-malikite.fr où il y a une rubrique sur le mariage avec ses règles, ses convenances, etc. Je pense qu’il peut être utile.
Et je pense aussi à nos ateliers qu’on fait. Donc n’hésitez pas. Il n’y a pas mieux qu’un atelier physique. On fait intervenir non seulement des imams, mais aussi des coachs. Parce qu’on a besoin, justement, dans notre société actuelle, d’avoir des sages qui puissent nous aider, qui puissent nous éclairer, qui puissent nous accompagner. C’est très important parce qu’on doit réussir tous ensemble. Ce défi, cet enjeu, qui est la famille, la préservation de la famille.
Noureddy
Barakallah fik, cheikh.
Nous arrivons à la fin de cette interview. Je vous dis salam Alaykum wa Rahmatullah Wa barakatuh. Que la paix soit sur vous.
Tareq Abou Nour
Wa alaykoum salam wa rahmatoullah wa barakatouh (que la paix soit sur vous aussi).
Recommandations de Tareq Abou Nour
- Site web : https://www.doctrine-malikite.fr/
- Son livre : L’éducation des enfants
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