Épisode 11 – Élever un enfant avec foi : exemplarité et transmission

Baba Fadiga, citoyen du monde engagé dans l’éducation spirituelle, partage son regard sur l’importance pour les parents de se former avant de transmettre. Dans cet épisode, il livre des clés précieuses pour éveiller la foi chez l’enfant et l’accompagner sur le chemin de la spiritualité.

Transcription

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Noureddy
M. Fadiga, salam alaykoum, que la paix soit sur vous.

Baba Fadiga
Aleykom salam mon frère Noureddy.

Noureddy
Comment allez vous ?

Baba Fadiga
Très bien, et vous ?

Noureddy
Ça va très bien merci beaucoup. Monsieur Fadiga, est-ce que vous pouvez vous présenter à nos auditeurs ?

Baba Fadiga
Bismillah (au nom de Dieu). Alhamdoulilah (louange à Dieu), wa salatu wa salamu ala rasulillah (paix et salut sur le Prophète de Dieu). Monsieur Fadiga, c’est un citoyen du monde qui s’appelle Baba, prénom Fadiga. Papa de trois enfants, auteur et manager dans le domaine de la logistique. Investi dans l’éducation, éventuellement dans la globalité. Papa aussi, comme j’ai dit, un citoyen globalement du monde qui s’investit beaucoup dans le côté éducation spirituelle et qui travaille aussi comme manager dans le domaine de la logistique.

Noureddy
Très bien. Donc, notre sujet d’aujourd’hui sera justement cette éducation spirituelle. Je voudrais savoir, qu’est-ce qui vous a orienté vers ce choix de l’éducation spirituelle ?

Baba Fadiga
Oui, là. Je reste convaincu que l’humanité dans la globalité passe par une étape essentielle qui est la famille. Et cette famille est la colonne vertébrale de toute société. Donc, dans mon observation, je sais que l’être humain est celui qui fonde une famille. Et cette famille, c’est la somme éventuellement aussi des quartiers. Quand on a un bon quartier, on a éventuellement une bonne ville. Et la somme des bonnes villes donne un bon pays. Et quand tous les pays sont dans un ordre normal, nous avons un monde exceptionnel.

En partant du micro, allant vers le macro, on sent que l’éducation touche essentiellement chaque partie de cette chaîne que je viens d’établir.

Une question essentielle m’a beaucoup touché lors d’une discussion que j’avais eue avec une collègue au boulot qui me disait qu’elle n’a pas du tout l’intention d’avoir un enfant dans son monde. Et je reste convaincu que sa démarche est judicieuse. En revanche, le cheminement qu’elle avait entrepris, je l’estimais éventuellement pas du tout judicieuse. Et moi, en tant que jeune à l’époque, qui n’avait pas la même vision [qu’elle], je me suis dit que l’éducation restera en fait la chose essentielle qu’il faudra qu’on se concentre [dessus] en tant qu’individu, mais aussi futur papa ou futur chef de famille.

Donc voici en globalité les points essentiels qui m’ont vraiment attiré dans l’éducation globalement, mais spécifiquement aussi spirituelle.

Noureddy
D’accord. Pour qu’on soit tous d’accord, est-ce que vous pouvez définir ce que c’est pour vous que l’éducation spirituelle ?

Baba Fadiga
L’être humain, pour moi, a trois piliers. Il y a le côté physique, qui est nourri par tout ce qui est nourriture, oxygène et l’eau.

Il y a le côté éventuellement, la raison. La raison est essentiellement… dédié à l’être humain, donc le deuxième pilier. C’est ce qui est nourri par l’apprentissage, ce qui est nourri éventuellement par le débat, par l’échange, par la lecture, par tout ce qui vogue autour d’eux.

Et l’autre pilier, pour moi, qui reste aussi important que les autres, c’est le côté spirituel. Donc c’est l’équilibre, et ce côté spirituel, ce n’est pas quelque chose que l’on a retrouvé de façon naturelle, mais c’est la composition de l’être humain dans sa globalité. Et ce côté, je pense que vu qu’on ne le voit pas, vu qu’on ne le maîtrise pas, on a tendance à le négliger. Et sachant que si ce côté est très bien éduqué et maîtrisé, ça fait l’équilibre en fait de cet être humain qui est composé de chair, qui est composé de raison et qui est composé d’esprit.

Noureddy
Alors, vous disiez que cet aspect spirituel est négligé. Et justement, comme vous l’expliquiez, le spirituel c’est quelque chose qui est invisible, qui n’est pas… sensible dans le sens du monde physique on va dire.

Donc comment on peut savoir que cet aspect est négligé si on ne peut pas le voir ? Si on ne peut pas le sentir dans ce monde physique dans lequel nous vivons ?

Baba Fadiga
C’est vrai que nous vivons dans un monde où on met beaucoup d’importance sur les choses que l’on vit. Mais nous sommes tous d’accord que ce n’est pas tout ce qu’on ne voit pas qui fait que ça n’existe pas. Donc il y a des choses que l’on perçoit mais que l’on ne voit pas, donc notamment l’esprit, l’âme, en fait partie de ces choses.

Et après ça peut être beaucoup un domaine qui est métaphysique, un domaine qu’on ne touche pas, mais on sait de façon sûre et certaine que l’être humain est composé de cet esprit. Cet esprit, justement qui est l’âme, crée en fait cet équilibre de l’être humain dans sa globalité.

Donc comment est-ce qu’on peut toucher à cette chose ? Comment est-ce qu’on peut intellectuellement… aujourd’hui monsieur Fadiga est incapable de vous dire que voici comment est l’âme. Et c’est là des fois l’être humain dans son intelligence est limité et c’est là où on va rentrer dans le domaine de la religion où il y a des forces qui nous dépassent, peut-être qui nous expliquent, notamment dans mon cas, moi je suis musulman croyant.

Et je reste convaincu qu’en fait, il y a des choses du ressort de l’âme, qui ne nous ont pas été, en fait, ce n’est pas quelque chose qu’on a découvert par notre intelligence, mais ça nous a été révélé par un texte sacré. Et ce texte sacré est le Coran qu’on peut retrouver dans les autres écrits célestes, notamment les autres que vous connaissez, mais je me réserve en fait le droit de ne parler que du Coran que je connais.

Et pour ce propos, comment est-ce que je vais l’expliquer de façon concrète ? Nous avons un grand philosophe, je pense qu’il est connu de tout le monde, qui s’appelle Abu Hamid al-Ghazali que Dieu lui fasse miséricorde, qui explique de façon concrète dans son livre, qui s’appelle « Al-qistas al-mustaqim » (La Balance juste) . Il dit l’être humain, comme je l’ai dit en expliquant ce que je viens de dire, mais essentiellement, comment est-ce qu’on arrive à détecter le spirituel, et la physique ?

Il a donné une métaphore qui est hyper importante, et je vous invite à méditer ensemble avec moi cette métaphore. Donc, il donne l’image suivante. En disant, le Coran qui nous révèle le côté métaphysique, le côté esprit, le côté humain, que l’on ne sait pas, que l’on ne peut pas toucher, est à l’image du soleil et la vue. Donc quand on recante une vue, quand l’œil ne voit pas, il est aveugle. Même s’il y a le soleil, il n’arrive pas à voir la clarté. Et en revanche, de l’autre côté, même si tu as le regard qui est perçant et qu’il n’y a pas le soleil, ça équivaut à ne voir absolument rien.

Donc c’est le côté métaphysique et le côté spirituel dont je dis qu’il nous a été révélé par une force qui nous dépasse. C’est pourquoi il nous a donné des orientations assez claires sur ce côté qui nous compose en tant qu’être humain. Quand il dit dans le Coran, dans le surat al-Isra, L’âme, c’est une affaire de ton Seigneur et il nous a apporté de cette chose que peu de science.

Noureddy
Joli, joli. Donc, d’après vous, cette éducation spirituelle sur laquelle vous vous êtes concentré, selon vous, c’est à quel âge qu’on commence à éduquer les enfants spirituellement ?

Baba Fadiga
Avant même la naissance de l’enfant.

Noureddy
Ah oui ?

Baba Fadiga
Parce que c’est au-delà, en fait, de avant la naissance. Ça, ça commence au moment où, comme j’ai dit au début de mon propos, en mettant l’accent sur l’individu lui-même qui doit d’abord s’éduquer, l’une. Parce que tu mettras au monde quelque chose qui viendra de toi. Et si toi, de façon essentielle, tu ne t’es pas éduqué, sache que tu auras de toi quelque chose qui ne l’est pas.

Donc, cette éducation spirituelle pour l’enfant ne commence pas à sa naissance. Elle commence bien avant sa naissance. Et de façon concrète, quand on regarde dans les textes, on se rend compte que l’enfant reçoit l’esprit dans la composition de la grossesse dans le ventre de sa maman.

Ce sont peut-être des spécialistes qui vont beaucoup développer là-dessus, mais à partir de 40 jours… il est insufflé, l’âme est insufflée en lui. Donc pourquoi attendre la naissance de ça pour pouvoir établir ou envisager l’éducation ? Donc cette éducation, à mon sens, ça commence bien avant la naissance de cet enfant, en s’éduquant soi-même.

Noureddy
D’accord. Donc, l’éducation spirituelle commence par… L’éducation spirituelle, pardon, l’éducation spirituelle des enfants commence par sa propre éducation spirituelle.

Baba Fadiga
En effet.

Noureddy
D’accord, très bien. Et donc, quelles sont les… Comment dire ? Comment on s’éduque spirituellement dans cet esprit de plus tard on va transmettre à nos enfants ? Est-ce que vous pouvez décrire comment une personne s’éduque elle-même spirituellement ?

Baba Fadiga
Ça c’est une très bonne question. L’éducation spirituelle, je peux donner plein d’images afin que l’on comprenne mes propos. Je veux aller dans les choses concrètes que l’on peut toucher de façon pas vague ou disparate.

Il faut que la personne ait une confiance. En fait, de façon très sûre, nous devons savoir qu’il n’y a pas eu de procédés chimiques qui ont eu lieu et qu’on s’est retrouvé ici. Il y a un éveil de conscience qui doit être en premier lieu de la part de la personne, tout en sachant que tu viens de quelque part et tu pars de quelque part. Donc ces questions existentielles que nous tous nous nous posons et Dieu dans ma conception et ma croyance ne nous a pas laissé en rade dans ces questions. Donc une fois que ces questions essentielles créent la cacophonie dans la tête de la personne, il faut en prendre en fait une comment dirais-je une un chemin juste et sincère pour pouvoir répondre à ces questions.

Je vais donner le cas par exemple de Sahl, il avait 3-4 ans, quand il avait chez lui un oncle qui était soucieux de l’éducation spirituelle. Donc dans ce souci d’éducation spirituelle, son oncle le réveillait tout le temps dans la nuit parce qu’il le voyait dormir, et il lui disait de répéter trois mots, et ces trois mots c’était « Dieu me regarde » . C’était Dieu mes témoins, tout ce que je fais, Dieu le voit. Donc, son oncle s’est occupé de façon pratique, de façon à ce que l’enfant puisse avoir, en fait, cette conscience dont je parlais au début de mon propos, soit vive dans son esprit.

Et il va alimenter cet exemple, cet esprit, ces questionnements dans la tête de l’enfant jusqu’à 11 ans de sa vie. Et il va lui demander, en lui disant : « Même si tu retournes dans ton sommeil, fais de sorte que tu répètes ces mots. » Et une fois que l’enfant arrive à un niveau de comprendre, il va lui dire, si quelqu’un, une personne qui est consciente qu’Allah le regarde, il sait qu’Allah sera témoin de lui et il voit tout ce qu’il fait.

Est-ce que cette personne, s’il est intelligent, pourra faire quelque chose qui n’est pas bien ? En quelque sorte, une bêtise. L’enfant va lui dire non. Et cet enfant, une fois qu’il a eu l’âge à l’époque d’aller à l’école, son comportement avec les autres enfants va créer l’attention de son maître au point où il va s’attacher à lui jusqu’à ce que les autres élèves vont dire « Comment ça se fait ? Ton amour pour cet enfant est beaucoup plus important que l’amour que tu as pour nous. » Et le maître va lui dire, c’est quelque chose de fondé, pourquoi j’ai cette attention particulière à ça. Je vais vous le démontrer un jour et vous allez le comprendre.

Un jour, il va leur donner quelque chose à manger et il va les inciter à aller manger cette chose dans un endroit où personne ne les regarde. Et tous les enfants reviennent, les mains vides, bredouilles, sauf Sahl qui avait toujours sa pomme ou je ne sais pas quelle nourriture il les avait donné. Et le maître va poser la question suivante : pourquoi n’as-tu pas mangé la pomme alors que les autres ont tous mangé leur pomme ? Il lui a dit : « Tu nous as demandé de manger cette pomme dans un endroit où personne ne nous voit. Et moi, dans cet endroit, je ne regardais nulle part sur cette terre où je peux manger ça, sauf si Allah me regarde et qu’il soit témoin. Donc c’est pourquoi je n’ai pas pu manger la pomme. »

Et le maître vient de prouver par A plus B aux autres gosses pourquoi son amour et son intérêt pour cet enfant étaient significatifs, parce que notamment, en fait, cet esprit et cette conscience spirituelle a été inculquée dans cet enfant et dans sa façon de voir depuis à l’âge de 3 à 4 ans.

Donc pour moi, de façon pratique, il faut que la personne soit consciente qu’il vient de quelque part, il va rendre des comptes, ayant conscience qu’il y a en fait cette force supérieure à lui va l’appeler un jour à rendre des comptes. Une fois que ça, c’est vif dans son esprit, il va se poser des questions, et la nature, les textes sacrés sont là notamment pour répondre à ces questions de façon concrète.

Mais il y a une prise de conscience en amont qui doit être faite. Ça peut être la responsabilité des parents qui doivent inculquer ça à l’enfant. Ça peut être aussi la nature, l’environnement où l’enfant vit, mais il faut que cette conscience, pour moi, s’il n’est pas là, si cette conscience n’est pas là, responsabilité qui entoure l’enfant ou qui entoure la personne de façon à ce qu’il puisse avoir cet éveil de conscience qui va le pousser à ses prises de conscience.

Noureddy
Bien. Vous venez de le mentionner, le rôle des parents pour l’éducation spirituelle de l’enfant. Et comme le blog et le podcast sont adressés essentiellement aux papas, je voulais vous faire la transition justement. Quel rôle doit jouer le père pour éduquer correctement et spirituellement son enfant ?

Baba Fadiga
Merci beaucoup pour cette question. Pour moi, avant de parler de rôle, il est important que chaque parent puissent comprendre ce que je vais énoncer, je vais dire.

Nous sommes tous conscients que ce bébé que nous avons reçu et nous étions tous contents de le recevoir. Une fois qu’on a ce bébé, ayons cette attention de regarder combien de temps le bébé a eu dans le ventre de sa maman, neuf mois. Pourquoi Allah nous a pas donné ce bébé à l’âge de 2 mois, à l’âge de 3 mois par exemple ? Parce que Allah sait très bien qu’à cet âge, nous n’allons rien, nous n’allons pouvoir absolument rien faire pour cet enfant. Et par sa sagesse, il a attendu 9 mois pour nous donner cette âme sensible.

Au moment où nous accueillons cet enfant, quelles sont les orientations qu’Allah nous a données ? C’est-à-dire quand tu nous parles de rôle, moi je vais toujours renvoyer ce rôle, les bases essentielles qui doivent nous animer pour jouer ce rôle. Ces rôles que l’on joue, est-ce que nous écoutons les orientations qu’Allah nous a données vis-à-vis à nous en tant que parents pour l’enfant, ou nous écoutons d’autres orientations ? C’est dans le cas où nous écoutons d’autres orientations qui ne sont pas les orientations qu’Allah a établies dès la naissance de l’enfant, sachant que nous sommes en train d’éduquer l’enfant sur ce cadre que le prophète avait prévu depuis longtemps en disant « Wa abawah » (ses parents), c’est à dire, ce cadre naturel, la fitra, cette propension naturelle que l’enfant a, doit correspondre avec ces orientations qu’Allah lui-même a créées à cet enfant. Et ça, je vais pouvoir étayer mes propos par des exemples précis dans le coran.

Prenons l’exemple du prophète Yousuf, quand il va arriver à un moment donné en Égypte et qu’on va le vendre, je ne vais pas m’étaler sur l’histoire. Mais il y a des points essentiels qui m’intéressent dans cette histoire pour pouvoir établir le rôle dont tu parlais au début de ta question. Donc, quand Youssef a été acheté au marché des esclaves et que le premier ministre de l’Égypte va l’acheter et va offrir à sa femme comme cadeau d’un enfant, la première orientation qu’Allah nous donne, c’est à travers cette histoire où il va dire « Akrimi mathouahu » (accorde-lui une généreuse hospitalité) . Fais attention, corrige ton comportement, anoblie ton comportement vis-à-vis à cet enfant.

Regardez, mon frère, je t’invite à regarder ce verset, comment Allah l’a mis. C’est-à-dire, Allah n’a pas demandé à Yousuf de corriger son comportement. En revanche, il a demandé à la femme de corriger son comportement, c’est-à-dire d’anoblir son comportement vis-à-vis à Youssuf.

Comparons en fait ce que je viens de dire avec notre plan pédagogique, nous, aujourd’hui. Nous sommes en train de demander à longueur de journée à l’enfant de se conformer à ce que nous voulons. Alors que Allah nous demande, nous, en tant que parents, nous de nous anoblir, c’est-à-dire d’être bien, de corriger notre comportement vis-à-vis à l’enfant. Pourquoi ? Parce que cet enfant, si Allah prend le temps de s’adresser à tout sauf l’enfant, Allah va s’adresser beaucoup à son environnement, Allah va s’adresser à ses parents, Allah va s’adresser en fait à ses enseignants. Mais Allah ne s’est jamais adressé à l’enfant ou peu de temps, ou peu de fois où Allah s’adresse à l’enfant. La seule fois, moi, dans ma lecture du coran, où je rencontre où Allah s’adresse à l’enfant. C’est au jour du jugement dernier où il dit, quand on va enterrer, quand on va poser la question à cette fille innocente qu’on avait enterrée dans le dunya (la vie d’ici-bas), Allah va s’adresser en lui avec ces termes-là : « Pourquoi il t’avait enterrée vivante ? De quel péché on te reproche au point de t’enterrer vivante ? »

Donc si le jour du jugement dernier, Allah s’adresse le jour de terreur. Allah s’adresse à l’enfant avec ces mots doux, il n’y a aucun moment dans le Coran où Allah s’adresse à l’enfant parce qu’en ce moment précis, l’enfant, il n’est pas responsable. Donc, il s’adresse plutôt à ses parents. Et ses parents, quand Allah s’adresse à eux, c’est à eux d’abord de corriger leur comportement vis-à-vis à l’enfant. Comme on peut le voir dans l’exemple du prophète Yousuf, quand le ministre dit à sa femme « Akrimi maswaru » « Anoblis ton comportement » vis-à-vis à l’enfant, pas plutôt à Yousuf d’en oublier son comportement.

Pour moi, la première orientation, c’est essentiellement ce côté que le parent doit avoir de l’idée d’orienter, d’éduquer l’enfant par son comportement à lui pour pouvoir impacter l’enfant. Je peux m’étaler sur ce sujet et donner plein d’exemples, mais s’il y a des zones qui ne sont pas claires, je peux clarifier dans ce propos.

Noureddy
C’est très intéressant ce que vous nous décrivez là !

Avant de penser à l’éducation spirituelle de l’enfant, comme on l’a évoqué il y a quelques moments, il faut s’éduquer soi-même spirituellement. Et en fait, de cette éducation spirituelle, il y a un anoblissement de la personne, chose qui est nécessaire pour une transmission correcte des valeurs spirituelles de l’islam. Est-ce que j’ai bien saisi vos propos ?

Baba Fadiga
Effectivement.

En fait, les valeurs spirituelles, ce ne sont pas des procédés scientifiques. C’est quelque chose qui touche le tréfonds de l’âme. Et dans cette chose qui touche au tréfonds de l’âme, pour que ça puisse impacter, il faut que ça vienne de l’âme. Il faut que ça vienne au tréfonds de la personne de façon très sincère.

Et c’est pourquoi, en fait, la portée… On peut prendre plein d’exemples comme ça. Comment est-ce que l’islam est arrivé à ce niveau ? On voit à l’époque comment est-ce que le Prophète impactait les gens de sa société par rapport à nous aujourd’hui, quand on prend l’exemple des gens qui se sont convertis avant, pendant l’islam, et maintenant aujourd’hui si quelqu’un arrive en voulant être musulman, la majeure partie de notre propos va être, prends ce livre, lis ce livre, on va le bourrer de livres pour qu’il lise.

Alors qu’au début, le Prophète désignait une personne en disant, toi qui viens d’être converti, suis cette personne, il a spécifiquement l’islam en lui. Donc si tu le suis, tu as exactement les mêmes valeurs de l’islam. Donc l’impact de la spiritualité dépasse au-delà des mots, c’est par des attitudes, c’est par des comportements de façon sincère pour pouvoir toucher l’âme, mais aussi toucher le cœur des autres.

Donc c’est encore plus vrai. dans la réalité, dans la condition de l’enfant avec son papa.

Noureddy
D’accord.

Baba Fadiga
En allant dans le détail, on pourrait évoquer cet exemple d’Olivier Rey, qui est un mathématicien français, qui avait donné une image super intéressante de la manière dont les poussettes sont, à l’époque, étaient faites de sorte que l’enfant faisait face à son papa et à sa maman pour pouvoir… Même sa façon de marcher, l’enfant, dès le berceau, arrive à observer et voir les comportements de ses parents. Alors que quand l’enfant est voué de façon… Quand la poussette est retournée de l’autre côté, l’enfant voit autre chose qui ne sont pas ses parents. Donc cet impact, pour moi, passe par les actes, par une attitude, par une façon de faire qui dépasse un peu les mots.

Noureddy
Magnifique.

Donc là, vous avez pris comme exemple l’histoire du prophète Youssuf. Est-ce que vous pouvez rajouter un autre exemple, histoire de permettre à nos auditeurs peut-être de comparer, de trouver des points communs entre l’histoire de Youssuf et éventuellement une autre histoire, si vous en avez une ?

Baba Fadiga
J’ai dit l’histoire de Youssuf parce que dans l’éducation globalement, les spécialistes de l’éducation qui s’intéressent… de l’éducation dans le coran, ils prennent trois prophètes, parce que ce sont les trois prophètes qui ont réussi leur mission, tous les autres en fait. Ils étaient des leaders parce que dans une éducation spirituelle ou peu importe, le but ultime de l’éducation, c’est de créer des leaders. Et nous avons l’exemple de trois prophètes dans le Coran qui avaient un certain leadership qui dépassait l’entendement.

Je reprends l’exemple du prophète Youssuf et je vais prendre un autre exemple, ça va être beaucoup plus clair. Au début de l’histoire, Allah nous annonce la couleur. Quand Youssef fait le rêve… où 11 étoiles, la lune et le soleil se prosternent devant lui. Là déjà, Allah nous annonce que cet enfant, je vais faire de lui un leader. Parce que comment est-ce que des étoiles vont se prosterner devant une personne à bas âge ? Donc Allah nous montre déjà que cet enfant, je fais de lui un leader. Et notre question naturelle devait être, quel est le cheminement que Allah doit employer pour éduquer cet enfant afin qu’on puisse voir que… comment Allah a parachevé son éducation ? Ça, c’est pour faire le lien avec d’autres histoires.

Je voulais d’abord m’inviter, moi ainsi que toi, mon frère, et tes auditeurs, à faire attention à cette démarche dans le Coran. Comment est-ce qu’Allah nous parle ? Parce que le terme qu’Allah utilise quand il parle du Coran, c’est un verbe qui a une perpétuelle méditation. « Afala yatadabbarouna al-Qur’an » (ne méditent-ils donc pas sur le Coran) n’est pas la même chose que « wa yatadabbarouna al-Qur’an ». C’est pas la même chose.

« Afala yatadabbarouna » ça veut dire qu’à chaque fois que tu reviens dans le Coran et que tu médites, tu vas trouver quelque chose qui va être un point d’amélioration pour toi. Donc c’est pourquoi le terme « afala yatadabbarouna al-Qur’an » ça veut dire qu’il faut tout le temps méditer pour pouvoir en tirer quelque chose. Donc ça c’est le point commun que je voulais faire écho avec l’autre histoire que je vais prendre.

Le deuxième exemple, c’est le prophète Moussa, le prophète Moïse. Le prophète Moussa, Allah nous annonce qu’il va devoir aller rencontrer une personne qui était le symbole de la tyrannie. C’était en fait, après Fir’aun (Pharaon)… d’ailleurs, quand on reprend le Coran, Allah répète plus le mot Moussa et le mot Fir’aun, plus que le prophète qui a reçu le Coran. Ça veut dire que tout système qui va être établi dans cette vie jusqu’à la fin des temps, ne va pas égaler en fait le système de Fir’aun. Et du coup… même Allah dans sa grandeur va reconnaître la puissance de Fir’aun quand il dit dans le Coran « Wa Fir’awna dhi al-awtad » : Fir’aun, le propriétaire de l’armée en puissance.

Donc ça c’est une reconnaissance et comment une personne comme Moussa va aller apporter la parole de vérité à Fir’aun si ce n’est pas un leader donc ça veut dire on va s’intéresser de la façon où Allah a éduqué ce Moussa afin qu’il aille faire une confrontation avec Fir’aun parce que vous savez le jour « al-maw’oud » le jour où ils sont rencontrés c’était une confrontation. Donc la démarche va être : qu’est-ce que Allah a fait de Moussa afin qu’il puisse [confronter Fir’aun] ? Et ça je vous renvoie dans la sourate Taha ou Allah nous explique en fait comment il a éduqué Moussa en lui disant et je peux prendre du verset 6 au verset 49 tout ça relate de façon concrète en fait l’éducation qu’il a donné à Moussa.

Mais je vais prendre un mot qui va centraliser mon propos. Et quand il dit « Wa alqaytu mahabbatan lumni, walitusna’a ala’in » Il dit à Moussa « J’ai propagé sur toi mon amour pour que tu grandisses devant moi » . Ça, ça veut dire quoi nous en tant qu’éducateurs ? Allah est en train de dire à Moussa, tout ce qui se passe là, toutes les étapes que tu vas traverser pour pouvoir aller rencontrer Fir’aun, c’est quelque chose que moi j’ai voulu de A à Z. Mais tout ce programme, je l’ai bâti sur quelque chose de fondamental qui s’appelle l’amour. Cet amour est tellement grandiose que même tes ennemis vont te regarder, ils vont t’aimer.

Qu’est-ce que ça nous dit en tant que parents ? Ça nous dit que si nous établissons notre programme d’éducation de l’enfant et qu’il n’y a pas d’amour, on fait fausse route dès le début.

Deuxième point essentiel, c’est que tout programme qui va être établi ne doit pas nous échapper. Nous devons avoir cette conscience profonde de comprendre toutes les étapes et savoir qu’à chaque étape de l’enfant, il y a quelque chose de nécessaire que nous devons faire. Et ça nous renvoie au hadith du prophète. Donc, il va exclusivement partitionner l’éducation de l’enfant en trois étapes. Quand il dit, joue avec ton enfant 7 ans, éduque ton enfant 7 ans et fais de lui ton compagnon pendant 7 ans. Donc, c’est cette étape pour cet enfant 21 ans. Une fois que ces 21 ans sont atteints, le prophète dit, c’est sa vie, tu lui donnes ta liberté. Donc, si tu respectes ces [3] étapes, l’enfant ne peut qu’être un leader à l’image de Moussa ou à l’image de Youssouf, je peux éventuellement donner, si vous voulez, plus tard, l’exemple du prophète Mohamed, parce que ce sont les trois prophètes qui sont le symbole de l’éducation dans le Coran.

Donc, quand nous éduquons l’enfant, est-ce que nous l’éduquons avec amour ? Est-ce que nous l’éduquons avec une conscience et une connaissance profonde du programme ? Parce que généralement, quand on regarde notre éducation, Souvent quand on interagit avec l’enfant, c’est qu’il y a quelque chose qui nous échappe et nous allons faire appel à Super Nanny ou à Pascal le grand frère. C’est parce que nous ne maîtrisons plus ce qui se passe autour de nous au point où on va faire intervenir des professionnels. Allah ne nous a pas dit ça. Allah nous a dit : « Et j’ai répandu sur toi une affection de Ma part, afin que tu sois élevé sous Mon œil. » Donc fondamentalement basé sur l’amour, mais sur la connaissance du programme. Quand l’enfant ne sait pas où est-ce que tu veux aller avec lui, c’est ce que Allah nous dit dans ce verset, ça va créer la cacophonie.

On connaît ce même prophète Moussa, quand il va grandir à un moment donné et qu’il va être prophète, il parle avec Moussa et toute la connaissance et la panoplie qui est autour de ça. Des gens vont lui poser la question, qui est le plus grand savant à l’époque, il va lever la main en disant, c’est moi, Allah va lui dire, je vais t’envoyer vers quelqu’un qui connaît des choses que tu ne connais pas et nous connaissons tous l’histoire de Khidr. Et quand Moussa va aller voir Khidr en lui disant « Est-ce que je peux t’accompagner afin que tu m’enseignes de ce que Allah t’a enseigné ? » Il va lui dire « Non, tu ne vas pas être patient. »

C’est vrai, on connaît cette histoire, mon frère, non ?

Noureddy
Exactement, oui, dans la sourate de la caverne.

Baba Fadiga
Dans la sourate Kahf (la caverne), c’est qu’on doit lire tous les vendredis. Eh bien, là, Moussa ne connaissait absolument pas le programme que Khidr avait. C’est pourquoi Khidr va lui dire « Tu ne vas pas être patient. »

« Si Allah veut, tu me trouveras patient. » C’est ce que Moussa va lui dire et écoutez la parole d’un prophète qui n’est pas n’importe quel prophète qui était le plus savant de son époque qui parlait de façon directe avec Allah. Il n’y avait pas entre lui et Moussa un ange comme les autres prophètes. Moussa recevait la révélation d’Allah, direct. Et bien cette personne qui s’est engagée en disant à Khidr « Si Allah veut, tu me trouveras patient. » n’a pas respecté son engagement. Pourquoi ? Parce qu’il ne connaissait pas le programme. Il ne savait pas là où Khidr menait Moussa. Au bout de trois fois, on sait très bien qu’ils se sont séparés parce que Moussa n’était pas passé. Et je vais donner un exemple pour redescendre le débat à notre niveau.

C’est-à-dire que tu dis à l’enfant : « Va faire dodo. » Si toi qui es à côté de l’enfant qui est un adulte, tu vois bel et bien, tu comprends le sens de pourquoi tu lui dis d’aller dormir. Mais l’enfant ne va pas capter ça. En revanche, si tu dis à l’enfant, écoute, il est 20 heures. Il faut que tu ailles dormir parce que quand tu dors bien, tu vas être équilibré intellectuellement et quand tu pars à l’école, ton esprit va être ouvert à comprendre tout ce qu’on se dit. Si ce n’est pas le cas, tu vas te réveiller et être fatigué et tu vas aller à l’école, tu ne vas pas être en forme, tout ce qu’on va te dire, tu ne vas pas le comprendre. Et voici que tu établis de façon claire, nette et précise le programme à l’enfant et il va le suivre de façon claire, nette et précise.

Noureddy
Magnifique… je vous ai interrompu je suis désolé.

Baba Fadiga
Non c’était exactement en fait ça. Mais je veux dire quand je fais le rapport du prophète Youssuf je peux prendre le prophète Moussa. Mais dans chaque prophète, Allah nous donne que chaque étape comment tu dois être une fois que tu es là ? Comment le procédé doit être fait ? Et ça on le retrouve avec le prophète Moussa de fond en comble où Allah nous montre dans cette vie de Moussa on va voir comment en tant que parent ou en tant qu’éducateur [on] doit se comporter avec l’enfant.

Et on sort de là-bas, on prend, et ça je vais parler du troisième étape qui est « Ad-dib sab’an » : éduque. Parce que quand on parle d’éducation, on parle aussi de frustration. Et je vais prendre le prophète Mohamed (paix et salut sur lui). Après lui, aucun leader ne sera né dans ce monde qui va égaler en fait son leadership. Comment est-ce que Allah a éduqué ce prophète ? Et nous avons une… belle parole de sa part quand il dit « Mon Seigneur m’a éduqué et il a parfait mon éducation. »

Le hadith que je vais raconter je l’ai croisé dans mes recherches mais j’ai pas vérifié sa validité est ce que c’est un hadith sahih ou pas. Si c’est pas le cas… si c’est le cas alhamdoulilah (Dieu soit loué). Si c’est pas le cas ne m’en tenez pas rigueur parce que dans la shariah on a la possibilité de raconter des hadiths même si c’est daif (hadith faible) dans le but de l’utiliser pas dans le monde invisible (Haqiqa) ou plutôt dogmatique, mais on peut l’utiliser dans le cadre où il faut éduquer spirituellement.

Donc c’est pourquoi je prends la responsabilité de raconter ce hadith, où Allah nous raconte en disant que, dans le monde des âmes, il a créé en fait toutes les âmes. Et il a pris les anges en témoin en disant, j’apprécie beaucoup l’âme du prophète et ses compagnons. En fait, il a choisi, Al-Mustafa d’ailleurs, son nom c’est ce que ça veut dire. Il a choisi le Prophète parmi toutes les âmes et il a dit aux anges : « j’apprécie beaucoup ce Prophète. » Pourquoi « je l’apprécie » ? Il a expliqué en montrant aussi [aux] anges le cheminement que le Prophète doit vivre dans sa naissance, dans son monde. Et les anges vont s’indigner en disant, ils n’ont pas compris : « Comment peux-tu nous dire que tu aimes beaucoup ce prophète, tu l’as choisi, mais il va naître dans son monde sans papa. Sa maman va décéder, son grand-père [aussi]. Après, il va être chassé de son pays, de sa nation. Il va se retrouver dans une situation de galère. Pourquoi nous dire que tu l’aimes et tu veux le faire passer en fait sur ce chemin d’épreuve ? » Et Allah va dire que cet amour pour lui est tellement grand que je ne veux pas quand il est dans une galère, il se dit « oui mon père » ou « oui ma mère », je veux qu’il revienne tout le temps, systématiquement vers moi en disant, au mot : « Ô Allah ».

Mais dans la sourate Ad-duha, on se rend compte que même Allah avait prévu que le Prophète allait vivre ces moments compliqués. Dans la surah Ad-duha, nous voyons que Allah dit au Prophète : « tu es né orphelin, mais notre façon d’éduquer fait de sorte qu’on a enlevé, on a remplacé le sentiment d’orphelinat que tu allais avoir dans ton enfance. » Au point où toute personne qui a interagi avec le Prophète dans sa vie s’est comportée de la façon la plus généreuse (karim).

Dans le mot karim du mot arabe, nous trouvons en fait le comportement, la noblesse de comportement. Que ce soit son grand-père Abdul Moutalib, que ce soit Halima As-Saadiya, qui l’a allaité, que ce soit Abu Talib, chacun de ces personnes interagissait avec le prophète de façon à faire valoir ce leadership qui va être énorme dans ce monde.

Donc, ce que je veux dire par là, c’est dans l’éducation, c’est que le… les dernières sept années de l’enfant, ça va avoir de la frustration. Mais dans cette frustration, il faut qu’on le renvoie souvent où Allah nous dit « Wa alqaytu alayka mahabbatan minni wa li tusna ala a’ilmi » Il faut que l’on soit maître du programme. Même si on doit punir l’enfant, parce que là, Allah nous montre clairement qu’il prend le papa du Prophète, sa maman va être décédée quand il a quatre ans, son grand-père va décéder deux ans plus tard. Et il va éduquer de situation en situation, mais Allah s’est arrangé de façon à ce que la situation soit atténuante pour lui, parce que l’enfant a besoin de ce cadre, de ce « wa alqaytu mahabbatan minni ». Cet amour, c’est important.

Je vais étoffer mes propos par un exemple précis qui a eu lieu en Turquie, où il y avait à cette époque, c’est les musulmans qui gouvernaient le monde. Il y avait un sultan qui s’appelait Mohamed el-Fateh. Son papa s’est arrangé pour avoir un shaykh mourabbi (éducateur) pour qu’il vienne à la maison éduquer les enfants de la façon la plus sincère, de la façon la plus honnête aussi. Un shaykh qui s’appelait Aqshamsuddin avait un comportement extraordinaire dans son éducation. Et dans son observation, vite fait, il a compris que le futur leader au décès du papa, ça va être Mohamed El-Fatih. Et Mohamed El-Fatih, au passage, c’est… La matérielle, la…

Noureddy
Une manifestation physique, on va dire.

Baba Fadiga
Une manifestation physique, mais concrète, d’une parole du prophète quand il dit « Les musulmans vont ouvrir Constantinople » . Je ne vais pas m’attarder sur ce sujet, mais comment est-ce qu’Aqshamsuddin s’est arrangé pour que Mohamed el-Fateh concrétise cette parole du Prophète ? Il va l’éduquer de la façon la plus noble, il va l’impacter positivement.

Jusqu’à un jour, il va observer que l’enfant est noble, il est généreux, il est bienveillant. C’est un futur leader, mais il voulait l’enseigner comment se comporter avec l’injustice. Qu’est-ce qu’il va faire ? Il va prendre Mohamed el-Fateh, il va le ruer de coups, il va le laisser comme ça et il va partir. Jusqu’à ce que Mohammed el-Fateh devienne sultan. Un jour, il a voulu comprendre l’acte de Aqshamsuddin. Il va l’inviter dans son palais devant une réception et comme il avait un respect profond pour Aqshamsuddin, il va lui poser la question de la façon la plus respectueuse. Ça veut dire que toi, en tant que parent, quand tu éduques l’enfant, il est de ta responsabilité aussi de faire attention de sa façon de poser les questions. Comment est-ce qu’il se comporte avec les autres ? Et c’est le cas que Aqshamsuddin avait réussi.

Et quand Mohamed el-Fateh va lui poser la question, « mon père, les gens me demandent quand j’étais petit, tu m’avais tapé. Et je ne sais pas quoi répondre à ces personnes-là. Et comme je sais que toi, tout ce que tu fais, derrière il y a une sagesse, je voudrais que tu expliques à l’assemblée, quel est l’objectif de ça ? »

Il lui a dit : « écoute, mon fils, je savais que tu avais tous les caractères qui sont réunis en toi pour diriger. Mais je sais que quand tu diriges, parmi les choses que tu dois faire attention, c’est l’injustice. Et pour t’apprendre à être juste, il fallait que je te fasse subir l’injustice. Ce que tu as ressenti au fond de toi, le jour où tu verras dans tes subalternes, quelqu’un qui va subir l’injustice, tu vas voler à son secours. Et voici de façon pratique comment je t’ai appris, comment combattre l’injustice. C’est de faire de sorte de le ressentir au fond de toi pour que tu saches c’est quoi l’injustice. »

Qu’est-ce que je veux dire par là ? C’est que si on doit même punir l’enfant, ça doit être couvrir dans « Wa al-khaytu mahabbatan minna » Ça doit être fait de sorte que l’enfant va être convaincu que cette punition, c’est dans son bien. Est-ce que nous agissons comme ça dans notre éducation au quotidien ? Est-ce que c’est comme ça qu’on en fait ? Je laisse un grand point d’interrogation. Mais dans les exemples des prophètes que nous avons dans le Coran, ce n’est pas du tout comme ça.

Merci beaucoup pour la question.

Noureddy
C’est très puissant ce que vous décrivez là, c’est vraiment… j’en ai la chair de poule. Franchement, c’est très puissant.

OK, bien, donc on va passer rapidement dans… la partie, on va dire, pratico-pratique des choses. Donc, à la lumière de ce que vous nous avez raconté, à la lumière des sagesses du Coran, nous, en tant que père de la France du XXIe, vous avez déjà expliqué un peu la méthode des 777, donc de jouer avec les enfants pendant 7 ans, de les éduquer pendant 7 ans, et de les accompagner, d’être leur compagnon pendant 7 ans encore. Donc ça, c’est une approche.

Maintenant, en termes d’habitude, en termes d’actes, pendant ces 777, est-ce que vous pouvez aller un petit peu plus loin que de jouer avec l’enfant, que de l’éduquer et de l’accompagner ? Est-ce que vous pouvez aller plus en détail ? En termes de… On essaie vraiment d’être dans le pratico-pratique.

Baba Fadiga
Dans le pratico-pratique, excellent.

Ça, je vous renvoie encore dans la vie du Prophète. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a des sciences dans la religion qui sont accessibles par le commun des gens. Parce qu’on a souvent l’impression de rendre hermétique. Mais la vie du prophète, vous rentrez dedans, tout ce que je viens de dire là, vous allez le découvrir comme le grand jour. Et après, c’est en fait au guise, parce que l’éducation aussi, il y a des bases fondamentales. Une fois qu’on part, une fois qu’on pose les jalons de ces éducations, parce qu’il faut d’abord écouter, parce que pour moi, ce que je disais, cette conscience spirituelle et écouter les orientations qui nous sont données. Et là, une fois que les bases sont claires, et c’est là où on va être sujet à divergences sur notre façon de faire dans la pratique.

Moi, je prends… Juste de façon concrète, je vais donner des exemples qui sont assez personnels et je demande aux auditeurs d’excuser ça, mais je veux être vraiment dans la pratique parce que les hukamah (sages) disent de façon concrète que « Leïsatil moushkila fi wasul waqer » Donc le problème, trouver des solutions à un problème, ce n’est pas de décrire le problème. Et comme le prophète nous a enseigné à être pragmatique, il faut aller dans ce sens.

Je donne un exemple où, dans le détail, tu prends un enfant qui a, je ne sais pas, de 0 à 7 ans. Il faut aller vraiment vers l’essentiel. Il faut être conscient que cet enfant… Il a un esprit, il comprend. Maintenant, c’est à toi de descendre à son niveau de compréhension pour pouvoir transmettre tout ce que tu veux. D’ailleurs, c’est pourquoi le prophète va utiliser le mot « laïb » (joue), c’est dans le jeu en fait que tu donnes tout. Vous avez un enfant peut-être qui a 3, 4, 5 ans. Comment agir avec cet enfant de façon concrète ? C’est sujet à la divergence et à la réflexion. Je ne dis pas qu’il faut l’appliquer de façon… À chacun de nous de trouver en fait l’intérêt de l’enfant. Mais généralement…

Moi, je crée un tableau, un tableau où je vais mettre des croix et des ronds. Les croix vont symboliser le mal, les ronds vont symboliser le bien. Donc, mon point ici, c’est vraiment de façon à ce que l’enfant puisse être inculqué des bonnes valeurs. Et dans ces bonnes valeurs, il faut que l’enfant soit conscient que derrière chaque bonne action, il y a une récompense parce que c’est comme ça, Allah nous dit dans le Coran.

Je finis ce propos, je vois déjà des gens qui vont avoir les yeux qui vont tourner, mais je vais expliquer mon propos. Donc, tu fais un bilan pendant trois mois. L’enfant va être conscient en disant qu’à chaque fois qu’il fait quelque chose de bien, le bien peut être défini selon son rythme, selon ses prérogatives, mais selon les priorités de la maison. Exemple, si tu te lèves le matin et que tu fasses bien ton lit, ou le contraire ou une croix, et ainsi de suite. Si vous êtes musulman ou dans une religion, vous insérez ces croyances religieuses et ces pratiques religieuses en disant tu fais ça, ça équivaut à ça. Donc, ainsi de suite, au bout de trois mois, vous faites le bilan des croix et des ronds.

Et s’il a beaucoup plus de ronds que de croix, tu le donnes en euros. Et je sais que ça, ça va plaire ce que je viens de dire là. Et une fois que tu lui donnes en euros, vous allez dans une grande surface. Et tu dis à l’enfant, tu n’influences pas, il achète ce qu’il veut de l’argent. S’il décide de jeter l’argent à la poubelle, c’est sa responsabilité. Et le but de ça, c’est de faire de sorte que c’est dans un jeu, mais d’inculquer le sens de responsabilité à cet enfant, mais aussi en passant par l’amour du bien. Je peux comprendre que ça peut créer divergence en disant, « Ouais, à bas âge, on habitue à l’enfant de l’argent. » Mais le Coran que nous croyons, le Prophète et ses compagnons, Allah avait établi de cette façon.

Je vais donner un exemple. Quand les compagnons quittaient Madina pour aller à la Mecque, il y a eu un effort inconmesurable qui a été fait de la part de certains sahabas (compagnons) et d’autres n’ont pas fait ces sacrifices. Je prends le cas de Souheil Ar-roumi. Quand il faisait l’émigration, il a fait l’émigration une fois à la Mecque et qu’il arriva, le Prophète va l’accueillir avec ces mots : « le sacrifice que tu as fait avec Allah ça a tellement rendu Allah satisfait qu’il a révélé en verset où il dit parmi des gens, il y a des gens qui se mettent en sacrifice pour avoir la satisfaction d’Allah. » Et le Prophète va dire à Souheil : « Allah est tellement satisfait de toi. » Et les compagnons qui étaient autour de toi, qu’est ce qui se passe dans leur tête ?Qu’est-ce que je peux faire de façon à ce que Allah me cite dans le Coran ?

Donc voici qu’on crée en fait une façon de vouloir le bien dans une concurrence saine. Et il faut que l’enfant puisse être conscient qu’à chaque acte ou bonne valeur qu’il fait, derrière il y a une récompense. Et pour moi de façon concrète, c’est comme ça qu’il faut aller dans le sens, en fait, dans « laïb sab’an ». Et même la manière dont Allah a établi le Coran. Le nombre de fois où Allah dit le bien, qui est représenté par les anges, c’est le même nombre de fois où Allah va dire le mal qui est représenté par le diable ou le shaitan. Égal.

Donc, ça veut dire qu’il faut établir une balance, il faut faire de sorte que l’enfant va vouloir le bien, et derrière chaque bien, il faut lui faire comprendre qu’il y a une récompense derrière. Mais la plus grande des récompenses, ce n’est pas les euros, mais le fait de l’amener dans une grande surface. et de mettre en lieu le sens de responsabilité et d’assumer ses décisions en prenant son… En assumant son choix d’acheter ce qu’il veut, mais de comprendre aussi que s’il jette l’argent aussi… Non, ça, je m’en vais dans l’extrême, mais le but de ça, c’est créer en lui la responsabilité.

Parce que cette religion-là n’est basée essentiellement que sur la responsabilité. Quand on a confié la responsabilité au… aux montagnes, aux cieux et aux terres, ils l’ont tous refusé, mais l’homme l’a encaissé. Et cette responsabilité-là… de façon concrète, il faut l’inculquer à l’enfant par des actes pratiques comme ça, en l’incitant à faire le bien, mais aussi en assumant la responsabilité quand il n’a pas les ronds qu’il désire et qu’il n’a que des croix, qu’il assume.

Donc pratiquement, je ne sais pas si ça répond à la question, mais de façon concrète, ici en France, il y a beaucoup de spécialistes et de professionnels qui donnent des orientations, mais moi, mon point, c’est vraiment… La base fondamentale de ça, il faut écouter ce que Allah veut qu’on applique. Une fois qu’on a ça, chacun est libre de multiplier ses actions, mais juste toujours dans le cadre de ces biens, de ses règles que je viens d’établir.

Merci pour la question.

Noureddy
D’accord. Il faut suivre les directives d’Allah. C’est une phrase que vous avez prononcée pendant la fin de cette… de votre explication.

Et justement, on est en France, on est dans le 21e, France, pays de la séparation de l’Église et de l’État, et qui veut bien nous le faire comprendre, quelquefois. Donc, dans ce contexte-là, comment éduquer spirituellement ses enfants ? Est-ce que vous pouvez donner des exemples d’obstacles auxquels on peut se confronter, et comment franchir ces obstacles ?

Baba Fadiga
Pour moi, cette question, c’est vraiment un faux problème.

Pourquoi ? Moi, je viens d’un pays où ce problème de laïcité, où ce problème de blocage, pourquoi il n’existe pas ? Parce que vous avez un pays où 97% de la nation sont des musulmans, le premier président était chrétien. Donc, ce que je veux… Je ne veux pas qu’on crée la polémique sur des choses qui sont juste créées par des dérives sectaires.

Je prends le pays dont je vous parle. 97% de la population, c’est les musulmans, ils ont un président chrétien. Ça n’a jamais créé de problème. Pour entrer dans des familles, il y a ce problème. Donc, dans tout ce que l’on vient de dire, la vérité, essentiellement, nous, en tant que parents, notre esprit et notre façon de faire, nous devons se concentrer sur les choses qui nous incombent. Parce que chacun de nous en fait, il a une responsabilité. Et là on va parler de comment est-ce que la laïcité a été set up, comment est-ce qu’en fait on nous attend, tout ce qu’on va dire, si jamais en fait ces propos vont arriver à eux, à la rigueur. Mais avant même de parler de ça, il y a des choses qui nous incombent.

Et ces choses-là, une fois qu’on prend le point de ça, le fruit de ces personnes que l’on va éduquer, peut-être ils vont sortir de ce qu’on a éduqué et ils vont peut-être demain diriger le monde tout en ayant en fait un esprit clair, comme dans le pays dont je vous parle, où ça ne va pas créer des bloqueurs ou quoi que ce soit. Parce qu’avoir ce plan de façon claire, c’est vraiment une société équilibrée et établie.

Je vais donner un exemple où un grand savant s’est retrouvé dans une plaidoirie où on devait l’exécuter. Les chefs d’accusation, c’était : « il a conspiré pour tuer le président. » Et lui, son propos, c’est quoi ? C’est de dire : « mon ambition dépasse le fait de conspirer pour tuer. » Il a utilisé un terme qui n’est pas poli, parce que le président, il n’était pas bien. Donc, tuer cette personne, c’est tellement bas en ambition que c’est le cadet de mes soucis. Moi, mon ambition, c’est d’éduquer les gens de façon à ce que… dans ce projet d’éducation, ceux qui vont sortir de cette éducation, ils vont naître et remplacer jusqu’à ce que des gens comme cette personne que vous me décrivez, que je veux tuer, ne vont pas naître dans ce monde.

Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire par là.

Noureddy
En somme, éduquer les générations futures pour qu’il n’y ait plus à la tête d’un État une personne avec des…

Baba Fadiga
Bah oui, tu vas en (l’éducation) faire une « arme » justement, parce que l’idée, ce n’est pas la laïcité, comment c’est compris, et la laïcité, comment il est de façon concrète, je pense que c’est différent.

Donc, je vous dis, dans mon pays, comme je vous l’ai expliqué, mais quand on éduque des gens qui sont équilibrés, qui sortent de ce projet d’éducation, c’est eux qui vont se retrouver impliqués peut-être dans la laïcité. Parce que la laïcité, ce n’est pas le bannissement d’une religion ou l’interdiction totale des religions, mais c’est plutôt permettre à tout le monde de vivre sa religion de façon… de façon à ne pas déranger les autres parce que ta liberté, ça va être là où commencent celle des autres. Et ça, c’est des valeurs intrinsèques dans notre religion, mais en notre humanité surtout.

Mais il faut être conscient de ça de façon sûre et certaine. Parce que tout ce qui va être dit, on va retenir juste ça. Alors qu’il y a eu des choses qui nous incombent, nous, en tant que responsables. Il faut jouer ce rôle de responsable. Et tout le reste, faisons abstraction. Au bout de 20 ans, 30 ans, 50 ans, nous allons voir le fruit de ce qu’on a entendu dès maintenant.

Prenez l’exemple du prophète Moussa que je vous ai dit. Vous voyez, quand il est arrivé en Égypte et qu’il était devenu… le prophète, qu’est-ce qu’il a dit ? Ce que je viens de dire là, il a dit aux gens « Patientez. Cette terre-là va être héritée par Allah aux gens qui font le bien », en fait, pas qui font le mal.

Une fois que Moussa va dire ça, il va inculquer aux gens qui subissaient tous les malheurs de Fir’aun, la laïcité si tu veux comprendre ce que je veux dire, il va les éduquer à la patience. Et Moussa va aller faire deux unités de prière et demander à Allah de bannir, d’exécuter, d’exterminer Fir’aun. Vous savez à quel moment Allah a accepté cette invocation ? 40 ans plus tard. Parce que si Allah avait accepté l’invocation de Moussa au moment où il l’a fait, Moussa sera seul dans son projet et personne autour de lui ne sera capable de faire valoir un projet qui va être un bien non seulement pour les musulmans de l’époque, mais pour toute l’humanité. Parce qu’il faut savoir que c’est un projet qui va toucher éventuellement l’essentiel de l’humanité dans son ensemble.

Noureddy
Donc qu’au final, cette histoire de la France et de son contexte spécifique, en fait, [il faut] juste apprendre à patienter et se focaliser sur vraiment l’essentiel, à savoir continuer à éduquer les enfants avec… nos valeurs spirituelles, en s’inspirant des histoires des prophètes.

Comme vous l’avez décrit, Youssuf, Moussa, Moïse et le prophète Mohamed, se servir de ça comme un socle pour l’éducation de nos enfants et puis d’en récolter les fruits quelques décennies plus tard, grosso-modo. C’est ce que vous nous dites ?

Baba Fadiga
En effet.

Noureddy
Magnifique.

Monsieur Fadiga, merci beaucoup pour votre intervention aujourd’hui. Nous arrivons à la conclusion de cet épisode et je voulais vous demander, est-ce que vous auriez des livres ou des personnes, des vidéos à recommander à nos auditeurs ?

Baba Fadiga
Des livres, il y en a beaucoup. Il y en a, il y a, quand en fait il faut voir dans quel, mais en tant que parent, vous pouvez trouver plein de livres. Des livres qui vont beaucoup orienter les gens dans cette conscience spirituelle, mais aussi dans l’éducation bienveillante de l’enfant. Je peux donner plein, mais la charité est bien leur donner comme à soi-même pour ne pas être…

J’ai écrit un livre qui s’appelle « Murmure du cœur aux enfants du monde ». C’est un livre qui essentiellement est basé sur tout ce que je viens de dire là. Et dans ce même livre aussi, je donne des orientations sur des livres qu’il faut aller voir, mais qui vont faire l’éveil de la conscience, justement, spirituelle chez l’enfant, mais l’amour aussi de la lecture, de comment lire dans la globalité, parce que c’est le premier impératif que nous avons reçu de notre Seigneur.

Donc, dans ce livre, j’explique un peu, en fait, le cadeau que nous avons, qui est d’être papa ou d’être maman, et surtout de procréer, de faire partir de cette puissance qui n’est pas fortuite, qui doit nous interpeller. Et tout ce cheminement scientifique aujourd’hui nous montre que derrière, il y a quelque chose qui dépasse notre pouvoir et notre puissance. Donc ça parle beaucoup de cette force qui nous dépasse. Je reçois en fait, c’est mon enfant que je donne des conseils, mais à travers lui, symboliquement, tous les enfants du monde. Je le dis, « tu arrives en fait dans ce monde, où c’est ce monde, tu es venu brodouille, et tu partiras brodouille. Donc sache que tout ce que tu vas acquérir dans ce monde, justement, tu vas l’avoir ici. Donc ça sert à, et tu vas le laisser ici aussi, ça sert à rien de vendre, de tronquer tes valeurs spirituelles pour ces choses. »

Et j’explique beaucoup éventuellement aussi cette croyance du divin, comment aller à la quête de ce divin-là, comment rencontrer Allah, pas par les mécanismes que j’ai inventés, mais par les cinq piliers de l’islam, où j’explique de façon accessible à tout le monde, avec des exemples et des pratiques que tout enfant, que tout parent peut appliquer chez lui.

Mais la source de tout ça, c’est le Coran. Donc si je dois en premier lieu conseiller à tes auditeurs, mon frère, c’est vraiment faire du Coran un livre de chevet. Et d’apprendre le Coran avec cette intention d’aller puiser tout ce que… Nous n’avons laissé dans ce livre rien du tout. Donc avec cette intention et cette volonté d’aller chercher des choses qui nous aident à avancer dans ce projet, nous pouvons tous trouver ça. Donc il faut rendre accessible ça. Et par le seul moyen, c’est d’apprendre aussi le Coran, mais aussi en faire une étude approfondie.

Et après, une fois qu’on est sur la base de ce livre du Coran, on peut s’ouvrir à d’autres livres. Et là, nous allons tout simplement rattacher chaque chose que nous allons lire, rattacher au Coran, voir est-ce que c’est juste, est-ce que c’est ce qu’Allah attend de nous. Oui, on applique, on n’applique pas. Et par au-delà de tout ça, nous avons le livre de Dr. Dodson qui s’appelle « Tout se joue avant 6 ans » qui applique beaucoup toutes les méthodes du Prophète, alors qu’il n’est même pas musulman. Donc après, vous avez plein de livres, « Comment éduquer l’enfant de façon culturelle », je ne sais plus le titre, mais c’est un docteur… Abad qui l’avait écrit. Mais il y a plein de livres.

Mais recentrons-nous sur la base qui est le Coran. Une fois qu’on est approfondi dans ça, on peut lire tout, on peut lire n’importe quel livre, mais nous allons le lire à la lecture du Coran qui nous oriente dans ça. Et après, nous pouvons produire aussi au-delà de tout ça.

Donc c’est ça mon conseil en termes de livres. Voilà.

Noureddy
Merci beaucoup, M. Fadiga. Comment on vous trouve sur internet, comment on vous contacte ?

Baba Fadiga
Vous avez ma page Facebook et ma page Instagram qui s’alimentent de temps en temps. Il faut dire la vérité, je ne suis pas trop actif dans ça, je suis vraiment dans le contact, mais aussi les responsabilités professionnelles. Donc des fois, je n’alimente pas les pages de façon systématique.

Mais de temps en temps, j’essaie de trouver du temps de faire des interventions. Je fais des séances de dédicaces dans des universités comme la Faculté des sciences islamiques de Paris, IESH de Saint-Denis, ainsi de suite. Donc voilà. Mais vous avez ma page Facebook et ma page Instagram, ou sur Amazon, vous tapez Baba Fadiga, vous retrouvez éventuellement ce livre.

Noureddy
Merci beaucoup. Merci beaucoup, monsieur Fadiga.

Nous arrivons au terme de cette entrevue. BarakAllahu fikum, que Dieu vous bénisse. Je vous dis que la paix soit sur vous. Assalamu alaikum wa rahmatullahi wa barakatuh.

Baba Fadiga
J’aimerais saisir aussi cette occasion pour vous remercier pour cette invitation aussi, pour ce souci que vous avez éventuellement de pouvoir partager, d’inviter, de faire accéder la tribune aux papas, par cet acte de façon symbolique à pouvoir partager, parce que c’est par des actes comme ça, même si c’est minime, la somme de ça peut apporter des bienfaits à l’humanité dans son ensemble.

Je finirai mon propos par un exemple qui va relater très bien de ce que vous venez de faire et de ce que vous faites au quotidien. Vous allez en Turquie, il y a une mosquée qui s’appelle « C’est comme si je t’avais mangé » . En turc, ça veut dire « Kansayudji » . En arabe, « Ka’an nama’a kaltouk ». C’est une mosquée qui a été construite. La personne avait le souci, comme le souci que vous avez, à partager. Ne serait-ce même si c’est minime comme moyen. Il n’avait aucun moyen, si c’était de mettre à côté, les choses qui ne sont pas essentielles. Cette personne aimait beaucoup la pomme. Et à chaque fois qu’il partait au marché pour acheter une pomme, il regardait la pomme, il disait à la pomme, c’est comme si je t’avais mangé. Il posait la pomme. Ils mettaient l’argent de côté dans une tirelire.

Avec le temps, la tirelire va grossir, il va s’acheter un terrain, il va construire une mosquée. Et jusqu’à présent, vous allez en Turquie, cette mosquée est là-bas, il s’appelle « C’est comme si je t’avais mangé ».

Donc pour dire de façon très symbolique, merci à vous de pouvoir donner cette occasion, mais aussi de pouvoir apporter votre pierre à l’édifice. Qu’Allah y mette de la baraka et que ça dépasse éventuellement l’ambition et le congé que tu devais donner. et surtout que ça puisse servir de façon sincère à l’humanité dans sa globalité. Que la paix soit sur vous.

Noureddy
Et que la paix soit sur vous aussi.

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