Refuser le mariage à un homme pauvre - image mise en avant

Refuser le mariage à un homme pauvre : grave erreur !

Imagine : ta fille est toute contente. Elle a trouvé un homme avec qui elle veut se marier.

Super nouvelle !

Tu rencontres le prétendant, tu discutes avec lui : caractère impeccable, foi ancrée, bonne connaissance de la religion, respect solide.

Magnifique !

À la fin, tu poses la question fatidique : « tu fais quoi dans la vie ? » Ce à quoi il te répond : « je n’ai pas encore de travail pour le moment. »

Terrible désillusion !

« Je ne marie pas ma fille à un homme qui ne peut pas subvenir à ses besoins. » Et c’est comme ça que tu romps la relation entre ta fille et le prétendant.

Bravo frérot ! Tu viens de mettre ton veto à un mariage que le Prophète (paix et salut sur lui) t’aurait recommandé d’accepter !

Note : le ton de cet article est volontairement virulent, agressif et cynique. Tu es prévenu.

Refuser le mariage à un homme pauvre, mais pieux : un choix aux fondements précaires

« Je ne marierai pas ma fille à un homme qui n’a pas les moyens. » Voilà la phrase qui revient comme un disque rayé dans la bouche de nombreux parents. Pour beaucoup, c’est du simple « bon sens » : protéger sa fille en s’assurant qu’elle ait un mari capable de la nourrir et de la loger. En théorie, ça sonne noble. En réalité, c’est devenu un critère absolu, un couperet qui tombe avant même d’avoir pris le temps de mesurer autre chose.

Concrètement, ça veut dire quoi ? Qu’on commence par demander le salaire, le logement, la dot, le CDI, la « stabilité ». Et quand le prétendant n’a pas tout ça, la sentence tombe : « Pas question. » Peu importe qu’il soit pieux, honnête, responsable et respectueux. Peu importe qu’il ait des valeurs et un caractère qui donnent toutes les garanties d’un bon mari. S’il n’a pas d’argent, on lui claque la porte au nez.

Cette mentalité est une inversion complète des priorités. Le Prophète (paix et salut sur lui) ne dit pas « mariez vos filles aux plus riches », mais bien « mariez-les à ceux dont vous agréez la religion et le comportement ». Ce que tu crois être de la prudence n’est en réalité qu’un matérialisme déguisé en sagesse parentale. Tu sacrifies le critère prophétique sur l’autel du compte en banque.

Et là, ne viens pas me dire que tu fais ça « pour sa sécurité ». Tu fais ça pour ton image, pour ton statut social, pour éviter les « qu’en dira-t-on » de la famille et du voisinage. C’est ça, la vérité. Résultat ? Tu rejettes des hommes pieux et tu ouvres la porte à la tentation et à la grande corruption — le grand désordre social dont le Prophète (paix et salut sur lui) a justement mis en garde.

Tu crois protéger ta fille. En réalité, tu l’exposes à pire : rester célibataire par excès d’exigences, ou finir avec un homme « stable » financièrement, mais moralement fauché.

Bravo ! Tu viens de privilégier un confort immédiat au détriment d’une fondation solide. Et crois-moi : ça se paie très cher.

Les conséquences sociales du refus

Lorsque quelqu’un dont vous agréez la religion et le comportement se présente pour demander une femme en mariage, alors mariez-le. Si vous ne le faites pas, il y aura tentation sur terre et une grande corruption.1

Tu crois que tu protèges ta fille en refusant un homme pieux mais pauvre ? En fait, tu es en train de scier la branche sous tes propres pieds ! Car ce genre de refus ne touche pas qu’une personne : il détruit l’équilibre de toute une société.

Le Prophète (paix et salut sur lui) nous avait prévenus : « Lorsque quelqu’un dont vous agréez la religion et le comportement se présente pour demander une femme en mariage, alors mariez-le. Si vous ne le faites pas, il y aura tentation sur terre et une grande corruption. » Voilà la conséquence directe de ta décision : le chaos moral.

Concrètement, quand on bloque les mariages vertueux, qu’est-ce qu’il se passe ?

  • Des hommes et des femmes restent célibataires, frustrés, alors qu’ils avaient trouvé un partenaire convenable.
  • La fornication (zinâ زِنَا) se répand : parce que quand la porte du licite (halal) est verrouillée, la porte de l’illicite (haram) s’ouvre en grand.
  • La solitude se normalise, les foyers se raréfient, et la société se fragilise.

Et tout ça pour quoi ? Pour une dot trop faible, pour un salaire trop bas, pour un confort matériel qui, de toute façon, est instable et éphémère. Tu crois gagner en sécurité, mais en vérité, tu viens d’acheter de la tentation pour ta fille au prix fort.

Alors assumons les mots : quand tu refuses un homme pieux sous prétexte qu’il est pauvre, tu ne fais pas qu’un choix personnel. Tu participes activement à cette grande corruption dont le Prophète (paix et salut sur lui) a parlé. Tu alimentes la corruption sociale, tu renforces les tentations, tu crées du désordre. Et ensuite, on se demande pourquoi nos jeunes sombrent.

L’illusion de la sécurité financière

Refuser le mariage à un homme pauvre - couple riche avant couple pauvre après
Si aujourd’hui ton gendre peut se permettre une belle cérémonie, rien ne garantit qu’il ne finisse pas dans la rue

L’argent n’a jamais garanti la réussite d’un mariage. Si c’était vrai, les couples riches ne divorceraient jamais !

Un compte en banque plein ne remplace pas un cœur droit. L’argent peut payer des voyages, une belle maison, une voiture flambant neuve… mais il ne peut pas acheter la loyauté, la tendresse, ni la patience. À l’inverse, combien de foyers modestes tiennent bon uniquement grâce à la piété, au caractère et au sens du devoir ? Si tu veux une preuve, une mère solo a témoigné de la fuite de son mari dans un article qu’elle a rédigé.

Et puis, soyons réalistes : l’argent est une illusion fragile. Aujourd’hui CDI, demain chômage. Aujourd’hui business florissant, demain faillite. Un mariage bâti sur la fortune est un mariage construit sur du sable : à la première secousse, tout s’effondre.

Mais surtout, tu oublies une chose essentielle : Dieu est Celui qui empêche et qui retient (Al-Mâniʿ المانع). Peut-être qu’Il a choisi de retenir une partie de la subsistance d’un homme aujourd’hui, pour une sagesse que tu ne vois pas. Cette privation n’est pas une condamnation pour le prétendant, mais une épreuve. Demain, Dieu peut lui ouvrir des portes insoupçonnées et lui donner plus que ce que tu imaginais, en plus d’en faire profiter ta fille. Toi, tu ne vois que le manque ; Dieu, Lui, voit le bien derrière ce manque. Et rappelle-toi que s’Il est capable de retenir la subsistance d’une de Ses créatures avant le mariage, Il est tout à fait capable de faire pareil après le mariage.

Alors pose-toi la vraie question : veux-tu juger ton gendre potentiel sur une situation provisoire que Dieu a voulue, ou sur le caractère et la foi qu’Il a déjà mis en lui ?

Tu ne fais pas confiance au Grand Pourvoyeur

Il n’est pas de créature sur terre dont Allah n’assure la nourriture et dont Il ne connaisse le repaire et la dernière demeure. Tout ceci est consigné dans un livre parfaitement clair.2

Si Dieu est Celui qui empêche et qui retient (Al-Mâniʿ المانع), Il est aussi Celui qui est capable, à tout moment, de subvenir aux besoins de Ses créatures. Autrement dit, c’est Lui le Grand Pourvoyeur (Ar-Razzâq الرزاق).

Dieu nous dit : « Mariez ceux d’entre vous qui sont sans conjoints, ainsi que vos esclaves, hommes ou femmes, qui sont vertueux. S’ils sont pauvres, Allah pourvoira par Sa grâce à leurs besoins. Les faveurs et la science d’Allah sont infinies. »3 Et à cela s’ajoute le verset suivant : « Il n’est pas de créature sur terre dont Allah n’assure la nourriture et dont Il ne connaisse le repaire et la dernière demeure. Tout ceci est consigné dans un livre parfaitement clair. » La subsistance n’est pas dans la main d’un employeur, ni dans le salaire d’un gendre, mais entre les mains de Dieu seul.

Et le Prophète (paix et salut sur lui) ajoute : « Allah S’est imposé d’aider trois personnes : l’esclave qui s’efforce de verser à son maître le prix de sa liberté, celui qui désire se marier pour préserver sa chasteté et le combattant sur le sentier d’Allah. »4 Autrement dit, celui que tu refuses parce qu’il est pauvre est précisément celui que Dieu a promis d’aider.

Alors soyons clairs : quand tu dis « non » à un homme pieux sous prétexte qu’il n’a pas d’argent, tu n’es pas en train de protéger ta fille. Tu es en train de dire à Dieu : « Je ne crois pas à Tes promesses. Je crois mes calculs. » Et ça, ce n’est pas de la prudence. C’est de l’arrogance !

Marier pour la piété et le caractère

Refuser le mariage à un homme pauvre - le mariage solide est basé sur la piété et le caractère
La piété et le bon caractère sont les bases solides d’un couple qui dure.

Tu veux protéger ta fille ? Alors arrête de croire que son bonheur se trouve dans le portefeuille de son mari. Les critères n°1 que le Prophète (paix et salut sur lui) a mis en avant, sont la foi et le caractère.

Un homme pieux, ce n’est pas seulement quelqu’un qui prie et jeûne. C’est quelqu’un qui prend ses responsabilités, qui se bat pour trouver des solutions quand la vie devient dure. Un homme de bon caractère, ce n’est pas des belles paroles, mais du respect au quotidien, de la patience dans les épreuves et la capacité d’assumer ses erreurs. Voilà ce qui fait vraiment tenir un mariage.

Comment l’appliquer concrètement ?

  • Évalue le prétendant sur sa piété et son comportement avant son salaire.
  • Allège la dot et les exigences matérielles : une dot modeste n’est pas une honte !
  • Soutiens les jeunes couples : aide matérielle, conseils, solidarité familiale et communautaire.
  • Facilite, n’entrave pas. Car celui qui facilite le licite participe à la protection de toute une société.

Des objections ?

Le Prophète n’a-t-il pas dit qu’il faut avoir la capacité matérielle pour se marier ?

Dans le mille Émile ! Je l’attendais celle-là !

Tu as parfaitement raison ! Voici le hadith auquel tu fais référence :
« Ô jeunes gens ! Que celui d’entre vous qui en a la capacité (al-bāʾa الباءة) se marie, car cela aide à baisser le regard et à préserver la chasteté. Et que celui qui n’en a pas la capacité jeûne, car le jeûne sera pour lui une protection. »5

Mais il est important de comprendre ce que signifie réellement cette « capacité ». Les savants expliquent que le terme al-bāʾa (الباءة) inclut à la fois la capacité physique, la maturité psychologique et une certaine capacité matérielle. Autrement dit, il ne s’agit pas d’exiger la richesse, mais simplement que la personne soit en mesure d’assumer un foyer selon ses moyens. Un homme peut donc être pauvre, mais avoir cette capacité : il travaille, il cherche, il prend ses responsabilités, même avec peu. Cela suffit pour entrer dans ce que le Prophète (paix et salut sur lui) a recommandé.

Ainsi, ce hadith n’exclut pas les hommes modestes et pieux du mariage. Au contraire, il rappelle que le mariage est une protection, et qu’il doit être encouragé dès lors que le prétendant possède la maturité et la volonté nécessaires.

S’il est pauvre et qu’il n’a pas de travail, c’est qu’il est paresseux !

La pauvreté n’est pas synonyme de paresse. Il y a une différence entre un homme qui galère mais se bat, et un homme qui croise les bras en attendant que les autres le nourrissent.

Le premier mérite ton respect. Même s’il est pauvre aujourd’hui, il cherche, il bouge, il frappe aux portes. Dieu ouvre toujours des issues à celui qui fait des efforts.

Le second, en revanche, ne mérite pas ta fille. Le mariage n’est pas une échappatoire pour les fainéants. Si un homme n’a aucune volonté de travailler, aucune ambition, ne fait aucun effort… alors oui, tu as raison de dire non.

Je préserve ma fille de la misère.

Peut-être, mais tu peux l’exposer à d’autres dangers. Rappelle-toi le hadith sur le fait de refuser les prétendants pieux au bon comportement : tu l’exposes à la tentation et tu risques de contribuer à semer la corruption.

Et dis-toi que tu pourrais passer à côté d’un homme qui, demain, verrait sa subsistance élargie par Dieu. Tu risques de t’en mordre les doigts.

Le Prophète mariait ses filles à des hommes capables

Prenons l’exemple du mariage de ‘Ali avec Fâtima.

En ce qui concerne la capacité, ‘Ali, un des quatre califes bien guidés, est clairement qualifié. Mais connais-tu ses circonstances au moment de son mariage ? Il n’avait presque rien à offrir. Le Prophète (paix et salut sur lui) lui a simplement demandé de donner sa cotte de maille en dot.6 Voilà ce qui a été accepté comme dot : une simple armure, à la hauteur de ses moyens du moment.

La vie est chère aujourd’hui

C’est vrai : la vie est chère, les dépenses lourdes, la pression économique constante. Mais est-ce une raison suffisante pour fermer la porte du mariage à un homme pieux et de bon caractère ?

La pauvreté peut évoluer, la richesse aussi. Mais la piété et le caractère ne s’achètent pas. Si la vie est plus chère aujourd’hui, la solution n’est pas de bloquer le mariage, mais de le faciliter et de faire confiance à Celui qui pourvoit à chaque créature.

Conclusion

La valeur d’un prétendant ne se mesure pas à la somme disponible sur son compte en banque. La richesse, ça va et ça vient, au gré de la volonté de Dieu. Il est capable d’ouvrir les portes de la subsistance comme de les fermer.

Le Coran et la Sunna nous rappellent : les critères numéro un, c’est la foi et le caractère. Refuser un homme pieux par peur de la pauvreté, c’est prendre un risque énorme : pour ta fille, pour ta famille et pour la société.

Alors, la prochaine fois qu’un prétendant pauvre mais pieux se présente, réfléchis bien avant de dire « non ». Car ce n’est pas seulement lui que tu refuses, mais l’aide et la bénédiction promises par ton Seigneur.


  1. Rapporté par at-Tirmidhî et Ibn Mâjah ↩︎
  2. Sourate 11, verset 6. Traduction de Rashid Maash ↩︎
  3. Sourate 24, verset 32. Traduction de Rashid Maash ↩︎
  4. Rapporté par at-Tirmidhî, Ibn Mâjah et an-Nasâ’î. Jugé bon (hasan) par al-Albani. ↩︎
  5. Rapporté par Bukhari et Muslim ↩︎
  6. https://hadeethenc.com/fr/browse/hadith/58104 ↩︎
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Commentaires

2 réponses à “Refuser le mariage à un homme pauvre : grave erreur !”

  1. Je ne suis pas musulmane, mais j’ai lu cet article avec beaucoup d’intérêt.
    Même si je ne partage pas la même approche spirituelle (je crois notamment que la femme doit pouvoir choisir son conjoint sans l’aval de son père), je rejoins complètement l’idée que l’argent ne devrait pas être le premier critère dans un couple.
    Les valeurs profondes – le respect, la loyauté, la foi en quelque chose de plus grand que soi, ou simplement la bonté et la responsabilité – me semblent bien plus essentielles pour construire une relation solide.
    Merci pour cette réflexion qui dépasse finalement les frontières religieuses et invite à revenir à l’essentiel ❤️

  2. La stabilité financière même si elle ne fait pas tout, ça reste essentiel. La femme est en droit de refuser car ça dépend de ce que chacun accepte. Des personnes ont un niveau de vie si elles vivent « en dessous », ça peut impacter le couple sur le long terme et porter atteinte à l’harmonie conjugale. Les personnes peuvent se sentir insatisfaites et ne pas se sentir en paix dans l’union, l’essence même d’un mariage. C’est un argument pour la compatibilité. Maintenant, si la femme en face accepte, c’est une autre histoire.

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